Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication
Le projet de Loi de Finances 2020 devrait constituer un véritable marqueur de ce que devrait être la nouvelle trajectoire de l’économie marocaine pour ces prochaines années. Et les attentes sont pour le moins nombreuses. On en disait certes pareil pour ceux qui l’ont précédé. Mais convenons que celui-ci, nous l’espérons, devrait être différent. Car il devra tirer son essence d’une ligne directrice déjà clairement définie en se moulant notamment aux enjeux du nouveau modèle de développement préconisé par le Souverain. Avec en toile de fond, la réduction des inégalités, l’amélioration des conditions de vie des citoyens, une croissance plus inclusive…
Le projet de Loi de Finances devrait aussi être différent parce qu’il aura été précédé d’un débat consensuel et assez fourni, à la lumière notamment des Assises sur la fiscalité, tenues en mai dernier à Skhirate. Et l’ossature des dispositions fiscales qu’il contiendra, émanera forcément des recommandations issues de ces Assises.
Des dispositions qui devront, bien évidemment, encourager les investissements créateurs d’emplois et de richesse, tout en s’inscrivant dans une logique de justice fiscale. Et sur ce registre, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaaboun, qui porte sa seconde Loi de Finances depuis qu’il a été nommé, est très attendu.
Des raisons d’être optimistes alors ? Oui. Sauf que le gouvernement devra s’affranchir des calculs politiques pour élaborer un Budget 2020 à la hauteur des ambitions de développement du Maroc moderne.
En cela, il semble utile de rappeler ce qu’avait dit le Roi dans son discours du 20 août dernier : «Indépendamment du débat sur les chiffres et les taux de croissance, il importe de surmonter les obstacles à la réalisation d’une croissance économique élevée et durable, et partant, génératrice de prospérité sociale».
Mais au sein du gouvernement, on ne peut exclure la tentation grande, alors que les législatives de 2021 pointent à l’horizon, de ménager la chèvre et le chou afin de pacifier les intelligences rebelles. Et, surtout, de satisfaire les différentes poches électorales.
Et quand on sait qu’au sein de la majorité l’unité affichée est éminemment cosmétique, les arbitrages promettent d’être délicats, pour ne pas dire qu’ils feront l’objet de discussions houleuses.