Il fallait oser. Samedi 23 novembre 2024, la capitale algérienne s’est transformée en théâtre de l’absurde pour célébrer une invention saugrenue du régime en place : la «Journée du Rif». Une fête pour une «République du Rif», entité fictive imaginée dans les bureaux brumeux des stratèges d’Alger. Une idée qui, à défaut de crédibilité, a au moins le mérite de dévoiler l’état de désespoir avancé des caciques du pouvoir.
Après des décennies d’efforts acharnés et infructueux pour promouvoir son cher polisario, voilà que le voisin de l’Est recycle sa recette en y ajoutant un soupçon de Rif. Cette «première session de la Journée du Rif» était un véritable spectacle : quelques figurants triés sur le volet, un leader autoproclamé exilé en Allemagne et une mise en scène digne d’une mauvaise série B. Cet énergumène, dont nous taisons volontairement le nom pour ne pas lui donner cette aura qu’il cherche en vain, a tenu la vedette en clamant haut et fort son rêve d’indépendance.
Si la crédibilité de ses propos frôle le néant, on peut saluer l’effort du casting : rare sont ceux qui arrivent à allier autant de naïveté à une telle dose de manipulation. Mais ne nous y trompons pas : derrière ce cirque, il y a une intention bien réelle. L’Algérie tente, une fois de plus, de détourner l’attention de ses propres défaillances en créant un nouveau point de tension. Le Sahara marocain ne suffisant plus à alimenter ses ambitions antimarocaines, le Rif devient son nouveau jouet. Une stratégie aussi maladroite que prévisible. Le régime algérien veut coûte que coûte propulser au-devant de la scène internationale la soi-disant «cause rifaine», quitte à casquer pour des séparatistes en carton qui n’auront évidemment pas à se plaindre de leur traitement.
Pendant ce temps, les citoyens algériens, empêtrés dans le chômage et la détresse sociale, observent ce gaspillage des deniers publics avec une colère froide. Mais cette tentative de manipulation est non seulement vouée à l’échec, mais elle révèle aussi l’isolement d’Alger sur la scène régionale et internationale. L’arrestation récente de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien courageux ayant osé dénoncer le soutien coûteux au polisario, est une autre illustration de l’aveuglement du régime.
Accusé de «trahison», Sansal n’a pourtant fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : le régime algérien est un acteur toxique dans une région qui aspire à la paix. En fin de compte, en cherchant à déstabiliser le Royaume, Alger ne fait que renforcer l’unité marocaine. Son obsession malsaine pour le Maroc, qu’il s’agisse du Sahara ou désormais du Rif, la rend incapable de se tourner vers l’avenir. Et pendant qu’Alger joue aux apprentis sorciers, le Maroc, sous la conduite éclairée de son Souverain, trace sa route et avance vers la modernité. Là réside la différence entre un régime en pleine déroute et un Royaume en pleine ascension.
F.Z Ouriaghli