Par David William, Directeur des rédactions
C’est un mois de Ramadan particulièrement douloureux que vivent plusieurs familles marocaines. Celles qui ont appris qu’elles ne reverront plus un proche, malheureuse victime d’un accident de la circulation. Mais également toutes celles qui ont des proches handicapés permanents, ou encore qui sont entre la vie et la mort, victimes également de ces routes marocaines meurtrières. Il semble, en tout cas, qu’il y a une certaine recrudescence des accidents de la circulation en ce mois de mai.
Difficile de dire s’il y en a plus ou moins par rapport à la même période de l’année dernière, faute de statistiques, mais à l’évidence, ils sont plus spectaculaires et tout autant meurtriers. Le 18 mai à Tanger, un véhicule fonce à vive allure sur des motards qui participaient à un rassemblement. Bilan final : trois motards tués. Le 25 mai, trois personnes, dont une femme, ont trouvé la mort et 14 autres ont été blessées dans une collision entre deux autocars survenue au quartier Béni Makada de Tanger.
Le 27 mai, un accident dramatique survenu sur la route nationale reliant Had Kourt à la commune de Mechra Bel Ksiri est relayé sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’un choc brutal entre un pickup et une voiture légère, conduite par une femme. Elle est décédée sur le coup. Le 27 mai toujours, un motocycliste est décédé après avoir percuté une rame de tramway entre les stations El Fida et Sraghna, à Casablanca. Rien que pour la semaine allant du 20 au 26 mai, 25 personnes ont trouvé la mort et 2.005 autres ont été blessées, dont 85 grièvement, dans 1.428 accidents de la circulation survenus en périmètre urbain, nous apprend la Direction générale de la sûreté nationale.
Effet Ramadan ? Peutêtre bien. Parce que la faim, la soif, la fatigue et le sommeil sont des facteurs qui influent fortement sur le comportement des automobilistes. Qui deviennent très nerveux et parfois incontrôlables. Sauf que le jeûne ne saurait justifier certains comportements et dérives. Tout comme il ne faudrait pas être fataliste et se résigner à accepter que les routes marocaines fassent 3.500 morts et plus de 100.000 blessés chaque année. Ce chiffre ne saurait s’inscrire dans la normalité.
Alors, il faudra multiplier les campagnes de sensibilisation et durcir les sanctions contre les chauffards s’il le faut, pour changer les comportements afin que les routes soient moins criminelles. Certaines dispositions du Code de la route vont d’ailleurs être modifiées. Permettrontelles pour autant de rendre la conduite plus sûre au Maroc ?