Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication
Le gouvernement risque de vivre un 1er mai particulièrement mouvementé.
Même si le dialogue social a repris, l’Exécutif consentant même à faire un effort financier conséquent pour satisfaire les revendications des centrales syndicales, les tensions sociales persistent. Et ce, malgré l’enthousiasme affiché, le jeudi 11 avril, en Conseil de gouvernement, par Saad Eddine El Othmani.
Le Chef de gouvernement était en effet tout content d’affirmer que les «bonnes nouvelles» seront annoncées prochainement dans le cadre du dialogue social, tout en soulignant l'importance du consensus entre les différents partenaires sociaux et économiques, dans l'intérêt des salariés. Un «accord de principe» avait été en effet trouvé avec les syndicats, en attendant que El Othmani annonce l'«offre» après l'accord définitif qui doit faire l'objet d'un consensus entre toutes les parties.
Sauf que les syndicats que sont la CDT, l’UGTM et l’UMT font actuellement la moue. Ces centrales n’ont certes pas craché sur l’argent que va débourser le gouvernement (augmentation des salaires des fonctionnaires, hausse du SMIG et du SMAG, revalorisation des allocations familiales…), mais estiment parallèlement qu’elles restent sur leur faim, l’aspect financier n’étant qu’un volet de leur cahier revendicatif.
Cette posture de ni oui ni non tranche radicalement avec celle adoptée par la FDT, qui refuse d’être dans la zone grise, qualifiant l’accord entre le gouvernement et les centrales syndicales de compromis «boiteux». Et elle compte bien signifier sa désapprobation, puisque le Bureau exécutif a décidé de boycotter les célébrations du 1er mai. En lieu et place, il a décidé d’organiser sa propre marche nationale, le 28 avril. Histoire de clamer son refus des résultats du dialogue social et de se démarquer des autres syndicats.
Cela, dans un contexte toujours marqué par la grève des enseignants-cadres des Académies régionales de l’éducation et la formation (AREF) à laquelle le gouvernement semble incapable de trouver une solution.
Visiblement, il va falloir que l’Exécutif fasse beaucoup plus pour s’offrir une paix sociale durable. Mais le peut-il, compte tenu, entre autres, de ses impératifs budgétaires ?