LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL ?

LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL ?

Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication

 

L’on guettait ce chiffre avec impatience et appréhension. Et il est tombé mercredi. L’économie nationale a perdu 432.000 postes d’emploi en 2020 contre une création de 165.000 postes en 2019, portant le taux de chômage au niveau national à 11,9%.

Tous les secteurs de l’économie ont fait les frais de la pandémie liée à la Covid-19 et d’une saison agricole bien piètre à cause de la sécheresse. Le secteur des services a per-du 107.000 postes, celui de l’agriculture, forêt et pêche 273.000, celui de l’industrie y compris l'artisanat 37.000 et celui des BTP 9.000, fait savoir le haut-commissariat au Plan (HCP). L’on s’attendait à cette détérioration du marché du travail en 2020, en raison notamment d’une économie nationale sur les rotules, conséquence des mesures drastiques prises par les autorités pour limiter la propagation du coronavirus.

L’addition aurait cependant pu être beaucoup plus salée n’eût été l’intervention du Comité de veille économique, qui a cassé sa tirelire pour soutenir conséquemment entreprises, salariés, ménages… Et jusqu’à maintenant d’ailleurs, il joue au sapeur-pompier, d’autant que la crise est loin d’être terminée, quand bien même l’arrivée des vaccins donne l’espoir de perspectives économiques meilleures.

Arrivera-t-on cependant à redresser la barre sur le marché du travail pour cet exercice ? Peut-être bien. Sauf qu’il faut garder à l’esprit qu’en 2020, il n’a été enregistré que 6.612 défaillances d’entreprises, malgré le contexte de crise.

Ce chiffre, qui affiche une baisse historique de 22% selon Inforisk, est à relier au ralentissement des activités des tribunaux de commerce à cause du confinement et des vacances judiciaires, au report des échéances des crédits bancaires, mais également aux crédits garantis Damane Oxygène et Damane Relance.

Mais l’aide de l’Etat n’est pas extensible à souhait, les tribunaux de commerce vont vider les stocks de dossiers et les entreprises marocaines devront rembourser leurs crédits dans ce contexte où l’économie nationale tourne encore au ralenti, compte tenu des restrictions.

C’est pourquoi le Maroc risque, pour ce premier semestre, de faire face à une vague de défaillances d’entreprises. Mais dans ce tableau sombre, il y a une petite lueur d’espoir, à en croire le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benchaâboun, pour qui l'économie marocaine pourrait rebondir de manière très forte à partir du second semestre.

Entrevoyons-nous enfin la lumière au bout du tunnel ? On l’espère. !

 

 

 

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