Les projections au titre de cet exercice ne sont pas très reluisantes. Mais le tableau n’est pas complètement noir. Autrement dit, l’économie nationale est dans le clair-obscur, voire le gris foncé, les principaux indicateurs macroéconomiques affichant des évolutions différenciées. Selon les dernières données de la Direction du Trésor et des finances extérieures, le déficit budgétaire s’est amélioré à fin avril de 47,3% pour se situer à -11,5 Mds de DH.
Tout autant, le taux de chômage national a baissé de 0,4 point à 12,1% au terme du premier trimestre 2022. En face, certains indicateurs se sont dégradés : c’est le cas du déficit commercial qui s’est aggravé de 19,7 Mds de DH, pour se situer à -65,5 Mds de DH à fin mars. Mais également du taux d’inflation qui s’est accéléré à +4,5% en moyenne des quatre premiers mois de l’année contre +0,5% un an auparavant. Sur le plan sectoriel, l’une des grandes satisfactions est le net rebond du tourisme.
Le secteur est parti pour réaliser un bon cru à la faveur de la période estivale et de l’opération Marhaba 2022. Déjà, la réouverture des frontières nationales le 7 février et l’allègement des restrictions sanitaires ont donné un coup de boost à l’activité. A fin avril 2022, les arrivées de touristes aux postes frontières se sont appréciées de 215% pour atteindre 1,5 million, grâce à une hausse de +428% pour les touristes étrangers et de +129% pour les MRE. Toutefois, nous sommes encore loin des standards de 2019 : par rapport à la même période de cette année, le nombre total des arrivées est en recul de 59,5%, soit -69% pour les touristes étrangers et -42,5% pour les MRE. L’espoir est néanmoins permis, surtout que l’Office national marocain du tourisme (ONMT), qui vient de lancer la campagne «Maroc, Terre de Lumière», déploie d’énormes efforts pour promouvoir la destination.
Au final, 2022 se conclurait sur une croissance de moins de 2% pour une récolte céréalière estimée à 32 millions de quintaux : on attend davantage d’une économie qui traîne comme un boulet un chômage structurel et qui aspire à atteindre un rythme moyen annuel de croissance supérieur à 6% afin de doubler le PIB par habitant à l’horizon 2035. Aujourd’hui, nous en sommes bien loin. La faute à une économie qui prête toujours le flanc à nombre de facteurs exogènes et endogènes (demande adressée au Maroc, cours des matières premières, pluviométrie…).
Par F. Z Ouriaghli