Par David William, Directeur des rédactions
Quand l’Etat fait bien les choses, il faut le dire. Et même le souligner. Encore davantage lorsqu’il s’agit des délais de paiement, au regard de ses répercussions néfastes sur les TPE/PME, et plus globalement sur l’économie nationale. Car lorsque des TPE/PME disparaissent parce qu’elles ont du mal à récupérer leurs sous et faire face à leurs besoins de trésorerie, ce sont tout autant des emplois qui sont détruits, dans un Maroc qui traîne déjà comme un boulet un taux de chômage (10%) endémique.
Aujourd’hui, l’Etat donne le bon exemple en matière de délais de paiement. La seconde réunion de l’Observatoire des délais de paiement, tenue lundi à Rabat, a permis de s’en rendre compte.
Les délais de paiement ont baissé entre 2017 et 2018 de 14 jours pour les administrations et les établissements et entreprises publics (EEP) et de 19 jours pour les collectivités locales, a fait savoir le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Benchaaboun. Et la situation devrait davantage s’améliorer, à la faveur notamment de deux mesures qui ont été prises, dont la première a trait aux intérêts de retard, avec la signature d'un arrêté fixant ces derniers actuellement à un taux de 5,25%, et à 6,25% à partir du 1er janvier 2021, tout en gardant le même taux directeur.
La seconde concerne la diffusion d'une circulaire à l'ensemble des EEP qui rend obligatoire la publication des délais de paiement des EEP à partir d'octobre 2019.
Mieux encore, Benchaaboun met désormais la pression sur les EEP afin qu’ils respectent leurs engagements dans ce sens.
C’est donc un saut qualitatif important qui va être franchi, au grand bonheur des entreprises marocaines, qui reçoivent une véritable bouffée d’oxygène. Mais si dans ce domaine un vent «chaleureux» semble désormais circuler entre l’Etat et le patronat, mais entre entreprises, c’est un autre son de cloche : la bise est particulièrement fraîche. Car la vraie problématique qu’il faudra résoudre aujourd’hui concerne sans nul doute les délais de paiement interentreprises. De plus en plus de voix s’élèvent pour sanctionner efficacement les payeurs indélicats. Sauf que l’Etat préfère ne pas s’en mêler… pour le moment. «Nous préférons que le privé règle ce problème», a récemment déclaré l’argentier du Royaume.
Rappelons qu’au niveau national, les délais de paiement se sont améliorés, passant de 99 à 93 jours en moyenne, selon la dernière étude publiée par Coface Maroc.◆