Octobre. Le ciel est tantôt dégagé, laissant apparaître un bleu chatoyant, presque apaisant. Tantôt, il est grisâtre, obstrué par un amoncellement de nuages, ces fameux cumulonimbus. Octobre. Les yeux sont rivés vers le ciel. Ce ciel qui n’intéresse pas que les météorologues. Bien au contraire. Il est surtout scruté par les agriculteurs. Qui lui implorent de laisser s’échapper quelques gouttes afin d’arroser des campagnes asséchées et des champs en mal d’eau. Octobre. Les agriculteurs guettent donc la pluie.
Ces précipitations qui vont donner le ton à une campagne agricole qui aura été largement chahutée par la météo ces dernières années. En cette première quinzaine d’octobre 2022, le ciel se montre encore capricieux, bien qu’il gratifie, de temps à autre, certaines provinces du Royaume de quelques averses orageuses. Il est certainement encore tôt pour s’inquiéter. Mais il n’est pas interdit… de rester sur ses gardes. Car ces dernières années, le Maroc a connu des épisodes de sécheresse violente.
Des sécheresses de plus en plus récurrentes, nourries par les changements climatiques, et qui alimentent allègrement le déficit hydrique sévère que connaît le Royaume. Des sécheresses qui plombent surtout l’économie nationale. Et c’est la problématique majeure à laquelle est confronté le gouvernement. La croissance reste largement tributaire de la campagne agricole, donc de la pluviométrie. Et dans un contexte où il y a une récurrence des sécheresses, la croissance est malmenée, vu que le PIB non agricole n’est pas suffisamment robuste.
Ce que prouvent les projections de Bank Al-Maghrib : un net ralentissement de la croissance économique cette année à 0,8%, résultat d’un recul de 14,7% de la valeur ajoutée agricole et d’une décélération à 3,4% du rythme des activités non agricoles. Dans pareil contexte, convenons d’une chose : malgré tout le respect que l’on voue à nos éminences grises, avec le modèle de croissance actuel du Maroc, faire des projections c’est comme jouer au loto. Il faut cocher les cases… et prier ensuite. Beaucoup prier. Car nous n’avons ni maîtrise ni emprise sur la pluie.
Par F.Z Ouriaghli