Bruxelles: L’UNION DES EMBROUILLES

Bruxelles: L’UNION DES EMBROUILLES

Par Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication

 

Les Espagnols sont aux abois. Les Portugais tirent la gueule. Eux, ce sont les grands perdants des tripatouillages politiques à Bruxelles, depuis que le Tribunal de l’Union européenne a décidé d’annuler les accords de pêche et agricole signés entre le Maroc et l’UE, outrepassant largement ses compétences. Car cette décision au parfum politique très nauséabond aura des retombées économiques bien néfastes sur nos voisins espagnols. Pas étonnant, alors, qu’à Madrid, l’on soit vite monté au créneau pour défendre cet accord de pêche.

«L'accord de pêche est une priorité pour l'Espagne, en raison de son importance pour les pêcheurs de notre pays, notamment pour les flottes d'Andalousie, des îles Canaries et de Galice», a martelé mardi dernier le ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, Luis Planas, devant le Sénat espagnol. Les enjeux sont énormes : l'Espagne dispose de 93 licences, selon différentes modalités, sur les 138 disponibles dans l'UE.

Interdire les pêcheurs espagnols de larguer leurs amarres et jeter leurs filets dans les eaux poissonneuses marocaines, c’est les condamner à une précarité certaine. Mais à qui incombe la responsabilité de tout cela, au final ? Primo, à certains pays européens, dont l’Espagne, qui entretiennent une posture ambiguë vis-à-vis de la question du Sahara marocain. Rappelons, à ce propos, les tensions diplomatiques récentes entre Rabat et Madrid, suite au jeu sournois de l’Espagne pour accueillir sur son territoire l’énergumène Brahim Ghali, du front polisario.

Et aujourd’hui que le Tribunal de l’UE remet en cause l’accord de pêche, voilà que les Espagnols s’en émeuvent et brandissent la carte du renforcement de la coopération bilatérale, juste pour préserver leurs intérêts. Il semble donc légitime de souligner, une bonne fois pour toutes, que la souveraineté du Maroc sur son Sahara ne saurait être un variable d’ajustement pour servir les intérêts politiques et économiques de Madrid.

Secundo, la responsabilité de cette situation revient plus globalement à l’UE. Une Union qui, dès lors qu’il s’agit de s’exprimer sur le dossier du Sahara, s’embrouille, tergiverse de façon pathétique et est incapable de parler d’une seule voix. Si l’entité fantoche qu’est le polisario (non reconnu par l’UE et l’Onu en tant qu’Etat) arrive à compromettre des accords aussi importants conclus entre un Etat souverain et le tout puissant bloc européen, c’est que l’UE a besoin d’une sérieuse cure de redéfinition de sa fonction et de ses prérogatives.

 

 

 

 

 

 

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