Au diable l’orthodoxie financière !?

Économie : Au diable l’orthodoxie financière !? Éditos Financiers Maroc

Par Fatima Ouriaghli, Directrice de publication de Finances News Hebdo


 

Faut-il s’affranchir de certaines barrières (niveau de l’inflation, niveau du déficit public…) pour pouvoir accélérer la relance économique ?

Les milieux d’affaires et les observateurs se posent de plus en plus la question. Car, vraisemblablement, l’économie nationale a besoin de libérer tout son potentiel, compte tenu du fait que les réformes structurelles initiées jusqu’à présent n’ont pas véritablement réussi à impulser la dynamique attendue.

Le haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, s’inscrit dans cette veine. Lors de sa dernière sortie médiatique mi-janvier courant, il a notamment préconisé de laisser un peu courir l’inflation pour oxygéner l’économie.

Mais pour rompre avec les «dogmes» établis et renier le sacro-saint principe de «préservation des équilibres macroéconomiques», cher aux différents gouvernements qui se sont succédé au Maroc, il faudra beaucoup d’audace politique. Particulièrement dans un contexte où les bailleurs de fonds comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, ou encore les agences de notation scrutent nos moindres écarts.

Ce qui explique d’ailleurs pourquoi certains en appellent à la prudence, estimant que c’est comme le bon et le mauvais cholestérol. «Si on va plus vite, ce sera de l’endettement additionnel pour les générations futures et c’est très compliqué à rattraper», nous confie un observateur avisé.

Il est vrai que, pendant plusieurs années, le Maroc a consenti d’énormes efforts en termes d’orthodoxie financière. Ce qui lui a valu de se prévaloir d’une économie saine, mais surtout d’être particulièrement visible sur les radars internationaux. Faut-il alors s’asseoir momentanément sur ces acquis et privilégier une cadence économique autrement plus soutenue, en prenant le risque de donner un signal pas forcément très positif aux investisseurs étrangers ?

Aujourd’hui, la question est de trouver le bon dosage. Bousculer l’ordre établi de façon intelligente, sans perturber la stabilité du cadre macroéconomique. Un exercice, convenons-en, pour le moins délicat. Mais, en tout état de cause, on ne peut rester dans la configuration actuelle, avec un taux de croissance qui reste confiné, dans le meilleur des cas, dans un intervalle de 3 à 4%. Il va falloir donc trancher. 

 

 

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