Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication
Le Maroc a la ferme intention de moins dépendre de l’extérieur en consolidant sa souveraineté économique. Et cette crise sanitaire qui, comme nous le disions tantôt dans ces colonnes, a mis à nu l’égoïsme des pays riches, conforte le Royaume dans ce choix. Un choix qui, au regard des changements qui s’opèrent dans l’univers multidimensionnel de la mondialisation, participe du patriotisme économique.
«Le patriotisme économique, la cohésion et la solidarité sociales doivent être les piliers de cette phase de reprise et de relance économique. Une relance conditionnée par la capacité de nos unités de production à fournir une offre suffisante en quantité et respectueuse des attentes des consommateurs en qualité-prix. C’est l’occasion de réconcilier les Marocaines et Marocains avec la production de biens et services de leur patrie», nous confiait, à juste titre, Abdellatif Maâzouz, ancien ministre et expert en stratégies de développement.
Aujourd’hui, consolider le tissu productif local reste donc un impératif, ou plutôt un enjeu de développement majeur. D’où l’ambition des pouvoirs publics de faire passer de 183 à 100 Mds de DH le montant des exportations, pour produire l’équivalent de 83 Mds de DH au Maroc.
C’est un challenge à relever, surtout que cette crise a révélé la vulnérabilité du capitalisme contemporain. La décision du Royaume de fabriquer des vaccins s’inscrit dans cette veine. Ce projet structurant, qui mobilisera une enveloppe de 500 millions de dollars, devrait permettre au Maroc de démarrer à court terme avec une capacité de production de 5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 par mois.
Ce sont des initiatives pareilles qui permettront au Maroc de renforcer sa résilience sanitaire. Car des pandémies, il y en aura d’autres qui mettront à rude épreuve notre système sanitaire. En effet, les experts prédisent qu’elles seront plus fréquentes, plus virulentes et plus meurtrières, en raison de notre mode de vie et des capacités d’adaptation des virus.
Bref, le pire est à venir. D’où la nécessité d’anticiper au lieu de réagir a posteriori.