« Le terrorisme ne passera pas. Le Maroc restera fidèle à ses engagements internationaux et poursuivra, sous notre conduite, avec conviction, assurance et ténacité, la marche engagée pour concrétiser notre projet sociétal, démocratique et moderniste. Il trouvera son premier serviteur en première ligne pour faire face à quiconque s'avise de le ramener en arrière. Il le trouvera à l'avant-garde de sa marche vers le progrès pour remporter notre véritable bataille, celle que nous menons contre le sous-développement, l'ignorance, le repli et l'ostracisme».
Cet extrait du discours de Sa Majesté date de 2003, au-lendemain des attentats sanglants de Casablanca. Discours durant lequel le Souverain a qualifié les commanditaires et exécutants de ces actes barbares «d'ignobles scélérats qui ne peuvent en aucune manière se réclamer du Maroc ou de l'Islam authentique, tant ils ignorent la tolérance qui caractérise cette religion».
20 ans plus tard, le Royaume est cité comme modèle dans la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et l'apologie des actes terroristes, son expertise en la matière étant même sollicitée à l’international. La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a ainsi déféré l’année dernière 20 individus devant le parquet compétent, enregistrant ainsi un recul de 23% par rapport à l'année précédente, sans compter les cellules terroristes démantelées par le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ).
Cela légitime pourquoi le Maroc se situe au 83ème rang dans l’édition 2023 de l’Indice mondial du terrorisme, gagnant 7 places par rapport à 2022, pour afficher l’un des niveaux de sécurité antiterroriste les plus élevés au monde. A quoi est due cette performance ? Elle se résume en quelques actions : anticipation, collecte de renseignements, refonte du cadre législatif dédié à la lutte contre le terrorisme, réforme du champ religieux, lutte contre la précarité sociale à travers l'Initiative nationale pour le développement humain… Cette prouesse sécuritaire est d’autant plus louable que le continent est particulièrement secoué par les attentats meurtriers, le Sahel en particulier étant devenu un nid de crabes où opèrent plusieurs entités terroristes.
Pas étonnant d’ailleurs que l’Afrique trône en tête de ce funeste classement dominé par l’Afghanistan. Le Burkina Faso, la Somalie et le Mali occupent respectivement la 3ème, 4ème et 5ème place, les pays en tête étant ceux les plus exposés au terrorisme. Un peu plus loin, on retrouve le Nigeria (8ème), le Niger (10ème), le Cameroun (11ème), le Mozambique (12ème) et la RDC (14ème). Sur les 15 pays les plus touchés par le terrorisme au niveau mondial, 53% sont du continent africain. En 2021, l'Afrique subsaharienne a enregistré 48% des décès dus au terrorisme dans le monde, soit 3.461 victimes.
Al-Qaïda au Maghreb islamique, Daech, Boko Haram, Mujao…, l’Afrique est devenue incontestablement le nouveau terrain de jeu des organisations terroristes qui rivalisent de cruauté à travers attentats suicides et exécutions sommaires. Et le Royaume, en tant que leader régional et mondial dans la lutte contre l'extrémisme violent, est appelé à jouer un rôle majeur pour la paix et la sécurité dans le continent. Un continent désormais confronté à un double défi : sécuritaire et de développement.
Par F.Z Ouriaghli