Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication
Après 364 jours «dans l’ombre», les voilà mises en orbite pour une journée, la Journée internationale de la femme. Ce 8 mars au Maroc, comme toutes les années, le discours, ou plutôt les revendications n’ont pas changé : meilleure prise en compte du droit des femmes, meilleure représentativité, égalité, parité, équité… Ce combat pour leurs droits légitimes et fondamentaux semble interminable, sans fin.
A cause de l’enracinement de certains stéréotypes. A cause du voile qui entoure certains esprits rétrogrades. A cause d’une société marocaine qui, volontiers, cultive et entretien un machisme qui n’a plus droit de cité dans ce monde moderne.
Pourtant, tout cela est aux antipodes des discours officiels, aptes à brandir les quelques avancées réalisées au Maroc dans le domaine du statut, mais qui taisent sournoisement toutes ces rigidités qui empêchent les femmes de jouer un rôle autrement plus important dans le développement socioéconomique du Royaume.
Parité, égalité, équité ? Des mots cosmétiques, réduits en une simple clause de style et maniés de façon démagogique par tous ces hommes qui veulent pacifier ces intelligences féminines rebelles. Lesquelles ne demandent, pourtant, qu’une chose : jouir pleinement de leurs droits fondamentaux et occuper valablement la place qui leur échoit dans la société.
Est-ce trop demander ? Le Maroc moderne peut-il se construire sans ses femmes ? A l’évidence non. Dès lors, il va falloir s’affranchir de toutes ces résistances, ces barrières au changement qui ralentissent la marche du Maroc vers le progrès et la modernité et qui érigent des idées préconçues en normes établies.
C’est à ce prix que nous aurons bien plus que 12,8% des entreprises dirigées par des femmes en 2019. C’est à ce prix que les femmes accéderont davantage aux postes de responsabilité dans la fonction publique (23,5% en 2019).
C’est à ce prix que les femmes rurales, qui supportent avec dignité le fardeau des traditions et sont les grandes victimes des mariages précoces, seront mieux considérées et valorisées dans la société.