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Transition énergétique: c’est parti pour la réforme du secteur gazier

Transition énergétique: c’est parti pour la réforme du secteur gazier

Le département de la Transition énergétique et du Développement durable se lance dans les études de faisabilité et de mise en place des infrastructures nécessaires à l’intégration massive du GNL dans le mix énergétique.

C’est dans ce dessein que le ministère a signé un accord, lundi dernier, avec l’IFC.

 

Par A. Diouf

Leila Benali, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, persiste dans sa réforme du secteur gazier qui n’a pas bougé depuis 2009. Après avoir posé le premier jalon de ce chantier titanesque, qui a consisté à faire entrer le Royaume dans le cercle très fermé des pays acheteurs de Gaz naturel liquéfié (GNL), la ministre s’achemine désormais vers la seconde phase de sa stratégie visant à renforcer les infrastructures gazières domestiques, afin de sécuriser l'approvisionnement en gaz et de connecter les sources d'entrée aux bassins de consommation. Pour rappel, celle-ci va passer par l’aménagement de quatre ports méthaniers, qui seront tous dotés de centrales de regazéification.

Ces derniers, qui abriteront soit des centrales flottantes ou des centrales terrestres, sont déjà choisis. Il s‘agit des ports de Nador et de Mohammedia, qui sont déjà partiellement équipés, mais aussi ceux de Tanger et Dakhla où tout reste à faire. Benali veut profiter de ces futures infrastructures portuaires pour développer de l’hydrogène compétitif. Son idée est de développer 30% d’hydrogène dans ces centrales à gaz. Pour le moment, il s’agit de lancer les études de faisabilité. Et c’est dans ce dessein que son département a signé un accord, lundi dernier, avec l’IFC. La filiale de la Banque mondiale assistera ainsi le ministère dans les études de faisabilité, la structuration et la gestion d'un processus d'appel d'offres transparent et concurrentiel, conformément aux lois nationales, afin de sélectionner un ou plusieurs partenaires privés pour développer, financer et exploiter l'infrastructure.

«Ce projet s'inscrit parfaitement dans nos stratégies de développement durable et de transition énergétique, et il est essentiel pour renforcer notre sécurité énergétique. Nous souhaitons bénéficier des capitaux et du savoir-faire du secteur privé afin de bâtir un marché du gaz intégrant les meilleures pratiques internationales. À terme, cette infrastructure gazière moderne et durable sera également l'épine dorsale de la future économie de l'hydrogène», a déclaré à cette occasion Leila Benali. Ainsi, IFC aidera le gouvernement à mettre à jour l'infrastructure gazière nécessaire à court et moyen termes pour tenir compte des derniers développements nationaux et internationaux. Ce travail intégrera également les perspectives d'accès du Royaume à l'hydrogène, au biogaz et au gaz de synthèse, à plus long terme, pour favoriser une croissance inclusive et durable.

 

Satisfaire «l’énorme appétit» des industriels

«Le Maroc s'est engagé sur la voie de la neutralité carbone, ce qui nécessite d'augmenter rapidement la part des énergies renouvelables combinées à d'autres sources d'énergie à faible teneur en carbone et à l’exploitation durable du gaz naturel. Ce partenariat permettra au Maroc d'accélérer le déploiement de modèles innovants, à l'instar des partenariats public-privé, et de mettre en place les infrastructures essentielles à la réalisation des objectifs de développement et à la transition écologique du pays» a indiqué, pour sa part, Sérgio Pimenta, vice-président d’IFC pour l'Afrique.

En effet, avec sa faible teneur en carbone et sa polyvalence, le gaz naturel est un élément essentiel de la stratégie de transition énergétique et de décarbonation du Maroc, car il permettra une plus grande pénétration des énergies renouvelables intermittentes dans le réseau et apportera plus de stabilité et d'efficacité au système électrique national. Le gaz naturel est également essentiel pour décarboner l'industrie et se substituer au fioul et à d'autres combustibles encore utilisés pour la production d'électricité et dans les industries énergivores. Son développement vise également à satisfaire «l’énorme appétit» des industriels. 

 

 

 

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