◆ L’introduction du budget participatif dédié au développement durable permettrait d’impliquer le citoyen dans la réalisation de projets respectueux de l’environnement dans les communes marocaines.
Par M. Diao
Plusieurs éléments factuels montrent que le Maroc est résolument engagé sur le chemin de la protection de l’environnement et du développement durable (promotion des énergies renouvelables, Stratégie nationale de développement durable, organisation de la COP22, etc.).
Dans le même temps, force est de constater qu’il reste beaucoup à faire sur le front du combat contre la dégradation de l’environnement à l’échelle nationale. L’innovation en matière de développement durable devrait avoir une place plus importante dans les politiques publiques. Le pays gagnerait à s’inspirer de ce qui se fait sous d’autres cieux afin d’accélérer ses réalisations dans le domaine du développement durable.
L’exemple français de Gennevilliers, commune située dans le département des Hauts-de-Seine (Paris), est éloquent à plusieurs égards. En effet, la ville de Gennevilliers a lancé son troisième budget participatif dédié au développement durable, avec une enveloppe globale de 244.000 euros. En clair, les habitants de la commune française proposeront des projets se rapportant au thème de l’écologie.
Les propositions peuvent concerner les idées afférentes au recyclage, la lutte contre le gaspillage ainsi que l'arsenal existant dans les jardins partagés (ajout de panneaux solaires ou de récupérateurs d'eau). L’édition Ebul’idées ou le budget participatif est une façon d’impliquer les habitants de Gennevilliers dans la réalisation de projets respectueux de l’environnement.
Il est important de souligner que pour qu’un projet soit éligible, celui-ci doit correspondre à l'intérêt général et non aux intérêts privés et commerciaux et rentrer dans le budget alloué à l'opération. Le projet doit également être réalisable sur deux ans.
Des avantages avérés
Le parallèle avec le Maroc est d’autant plus pertinent que le Royaume, à l’instar de l’Hexagone, a rejoint en 2018 le Partenariat pour un gouvernement ouvert (OGP), qui n’est autre qu’une initiative multilatérale mondiale, fondée entre autres sur la promotion de la transparence, l’autonomisation des citoyens et l’exploitation des nouvelles technologies pour renforcer la gouvernance.
Pour rappel, les critères que tout pays doit satisfaire avant de rallier l’OPG, sont classés en quatre grands axes dont la transparence budgétaire et la participation du citoyen à l’élaboration des politiques publiques. Au regard de ce qui précède, l’introduction du budget participatif dédié au développement durable dans les communes marocaines constituera un grand pas dans les domaines de la transparence budgétaire et la participation du citoyen à l’élaboration des politiques publiques.
D’autant plus que les citoyens sont au fait des carences et des besoins de leur ville. Au regard des multiples projets générés, le budget participatif dédié au développement durable pourrait aussi constituer un nouveau relais de croissance pour les start-up ou entreprises évoluant dans les GreenTechs, de plus en plus nombreuses au Maroc.
Ce type de budget est aussi de nature à susciter une forte implication des Marocains dans la réalisation des projets durables respectueux de l’environnement au niveau des communes. Au final, la particularité du budget participatif de la commune française, citée plus haut, a trait au fait que les projets éligibles sont présentés au public qui se prononce par vote.
Les projets qui ont séduit les habitants de Gennevilliers ainsi que les noms de leurs auteurs sont dévoilés lors du Conseil municipal de la commune