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Mobilité durable: une rupture dans les paradigmes

Mobilité durable: une rupture dans les paradigmes

La mobilité durable représente un défi de taille pour le Maroc, mais aussi une opportunité économique majeure. Une approche holistique, mêlant réformes réglementaires, investissements infrastructurels et incitations à l’innovation technologique, est indispensable pour réaliser cette transition.

 

Par D. M.

Le Maroc, sous l'impulsion de la vision royale et de ses engagements internationaux, s'engage résolument vers une transformation durable de son secteur des transports. Il se positionne comme un leader en Afrique dans le domaine de la mobilité durable. La participation active du pays aux forums internationaux et l'élaboration de politiques et de stratégies ambitieuses témoignent de son engagement à transformer le secteur des transports.

En surmontant les défis à court et à long terme, le Royaume ouvre la voie vers une mobilité plus verte, plus inclusive et plus résiliente. En effet, le développement de solutions de transport innovantes et durables repose sur l'investissement dans la recherche et l'innovation. Le Maroc met l'accent sur l'inclusion et l'équité dans le secteur des transports, en garantissant un accès équitable aux services de transport durables, particulièrement pour les populations vulnérables et les zones rurales. Cela est crucial pour réduire les inégalités sociales et économiques. Des progrès ont été réalisés dans ce sens avec le développement d'infrastructures modernes comme le TGV et le réseau des tramways.

Cependant, des défis subsistent, notamment les émissions de CO2 et de particules fines générées par les transports, qui restent une préoccupation majeure. Avec une croissance annuelle de la demande énergétique de plus de 5% dans le secteur des transports, représentant 40% de l’énergie finale nationale, dont 90% d’origine fossile importée, l'urgence de repenser la mobilité est patente. A cela s’ajoute l’offre insuffisante et peu accessible des transports en commun, les inégalités d’accès selon les territoires et la précarité de la mobilité rurale. Lors du sommet 2024 du Forum international des transports (FIT) à Leipzig, en Allemagne, le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, a souligné l'importance d'une approche holistique pour aborder les problèmes de mobilité. Et ce, tout en faisant appel à une coordination entre les différents niveaux de gouvernance et les parties prenantes, y compris le secteur privé et la société civile, essentielle pour une réponse concertée et efficace aux défis du secteur.

 

Impacts social, économique et environnemental

D’un point de vue économique, favoriser les transports collectifs et l’électromobilité permettrait de réduire la dépendance aux importations d’énergie fossile et de créer des opportunités industrielles locales. Sur le plan social, l’amélioration de l’accès aux transports publics dans les zones rurales et périurbaines défavorisées faciliterait l’inclusion économique de ces populations. En matière environnementale, la transition vers des modes de déplacement plus verts permettrait au Maroc de s’inscrire dans une trajectoire bas-carbone, limitant son empreinte climatique et ses émissions de polluants locaux.

Dans son allocution au sommet, le ministre Abdeljalil a évoqué des solutions pour relever les défis de la transition vers la mobilité durable au Maroc : à court terme, la réduction des émissions de gaz à effet de serre en accélérant la transition vers des transports plus propres; et, à long terme, des visons intégrées alignées sur les Objectifs de développement durable (ODD) et les accords internationaux sur le climat. Selon lui, une charte nationale pour une mobilité inclusive et durable est en cours de développement. Elle vise à rassembler les efforts de tous les acteurs du secteur et à établir une vision commune pour un avenir durable dans le domaine des transports. L'approche prônée prend en considération les dimensions sociale, économique, environnementale, politique et institutionnelle des problèmes de mobilité.

Pour concrétiser cette transition, il est nécessaire de repenser la gouvernance du transport. La mise en place d’une commission interministérielle pourrait coordonner cette transition complexe. Les investissements dans les infrastructures de transport ferroviaire permettraient de réduire la dépendance au transport routier et de développer une offre de mobilité durable et compétitive. Le développement d’une filière nationale de recyclage des véhicules et batteries usagés pourrait constituer un moteur de croissance durable. La mobilité durable est un puissant levier de diversification économique, de réduction des importations énergétiques, mais aussi d’attractivité industrielle à l’international pour le Maroc. 

 

 

 

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