Plusieurs avancées ont été réalisées sur le plan législatif et réglementaire.
Des mesures s’imposent pour favoriser le développement des voitures à motorisation alternative.
Par C. Jaidani
Lors de la COP22 organisée à Marrakech en 2016, le Maroc a pris une série d’engagements en faveur de la préservation de l’environnement et du développement durable. Depuis cette date, un ensemble de dispositifs a été mis en place à plusieurs niveaux pour que le Royaume s’aligne sur les meilleures normes adoptées à l’international. La mobilité est l’un des domaines les plus concernés par le développement durable du fait que les moyens de locomotion utilisent en grande partie des moteurs thermiques considérés comme polluants. Pour atténuer ce phénomène, le Royaume a lancé de vastes programmes afin de réduire les émissions de CO2.
Des villes comme Casablanca et Rabat ont développé des réseaux de tramways. Depuis, plusieurs lignes sont opérationnelles et d’autres sont en cours ou à l’étude. Marrakech, Agadir ou Tanger ont déployé, elles aussi, des bus électriques. Pour rajeunir le parc roulant, le gouvernement a lancé un programme de prime à la casse pour les taxis et aussi pour les poids lourds. A fin 2021, 36.000 petits taxis et 25.500 grands taxis ont été renouvelés, soit 80% du parc. Il est prévu à fin 2022 d’atteindre 40.500 petits taxis et 29.000 grands taxis, soit 90% du parc. Plus de 3 milliards de DH ont été débloqués pour cette opération. Pour les poids lourds, 2.000 dossiers ont été traités à fin décembre 2021 mobilisant 300 millions de DH. Au niveau des véhicules particuliers et ceux de l’utilitaire léger, plusieurs mesures ont été prises pour dépolluer le parc roulant.
A cet égard, l’interdiction d’importer les véhicules d’occasion de plus de 5 ans a été instaurée. Sur le plan réglementaire, à partir du 1er janvier 2023, aucun véhicule de type Euro 4 ne pourra être homologué, et à partir du 1er janvier 2024, aucun véhicule ne répondant pas à la norme Euro 6b ne pourra être vendu sur le sol marocain. Toutefois, tous les véhicules en stock et ne répondant pas à cette norme pourront être commercialisés jusqu’au 31 décembre 2023 seulement. Pour rappel, les normes antipollution Euro imposent aux véhicules des seuils de rejet de pollution à ne pas dépasser. Sachant que les véhicules sont responsables de deux types bien distincts d’émissions dans l’atmosphère : les émissions de gaz à effet de serre (notamment le dioxyde de carbone, ou CO2, émis par la combustion de carburants) contribuant au dérèglement climatique de la planète, et les émissions de gaz nocifs pour la santé. Pour soutenir les véhicules à motorisation alternative (hybride et électrique), le gouvernement a décidé de les exempter de la taxe de luxe et de la vignette. Les ventes de ce segment progressent significativement, bien que leur part de marché reste insignifiante, avec 3,2%.
En 2021, les immatriculations de voitures «écolos» ont progressé de 145% par rapport à 2019. Ceci est dû essentiellement à la hausse de la demande des voitures hybrides, dont les ventes sont passées de 1.886 unités en 2019 à 4.196 en 2021. Par contre, les voitures électriques demeurent moins commercialisées, puisque seules 267 unités ont été vendues l’année précédente. «La plupart des constructeurs ont décidé d’arrêter la fabrication des voitures diesel, alors que les Marocains sont fidèles à ce carburant. Il faut donc se préparer à la transition. Pour ce faire, il faudrait lancer des mesures pour soutenir les voitures à motorisation alternative. C’est un segment porteur et qui présente des perspectives d’avenir prometteuses », souligne Aziz Rochdi, directeur commercial des marques BMW et MINI chez Smeia. Force est de constater que les prix des véhicules de ce segment sont encore chers, car le gouvernement ne propose pas une prime d’acquisition à l’instar de ce qui se fait en Europe. Pour les voitures électriques, le faible réseau des bornes de recharge, au nombre de 100 unités dans tout le territoire national, est une contrainte majeure.