(Photo : © Ludovic Marin, AFP | Emmanuel Macron, mardi 12 décembre 2017, au One Planet Summit près de Paris)
«On est en train de perdre la bataille contre le réchauffement climatique», a déploré Emmanuel Macron, le président français, lors du One Planet Summit, sommet sur le climat organisé le 12 décembre à Paris. Face au relâchement de la mobilisation internationale, la France tire la sonnette d’alarme et cherche à remobiliser les troupes. Deux ans après l’adoption de l’Accord historique de Paris sur le climat, la France a réuni en urgence plusieurs dirigeants étatiques pour donner un coup d’accélérateur au financement afin de passer du discours à l’action. Une réunion marquée par l’absence des Etats-Unis qui avaient annoncé leur volonté de se retirer dudit Accord.
«L'urgence est devenue permanente et le défi de notre génération est d'agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, pour mettre en œuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies», a déclaré Emmanuel Macron devant une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement réunis pour l'occasion. Les travaux de ce sommet ont porté sur les mécanismes de financement nécessaires pour maintenir l’augmentation de la température sous le seuil de 2°C.
«Nous sommes très loin de l'objectif de l'Accord de Paris de contenir la hausse des températures sous le seuil de 2 degrés, et si possible 1,5 degré. Sans une mobilisation beaucoup plus forte, un choc dans nos propres modes de production et de développement, nous n'y parviendrons pas», a affirmé le président français.
Malheureusement, à ce jour, les pays du Sud n’ont toujours pas de visibilité sur les 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 que les pays du Nord ont promis d’apporter. Un financement indispensable, rappelons-le, pour permettre aux pays vulnérables de s'adapter aux impacts des dérèglements climatiques (digues, surélévation des habitats, systèmes d'alerte météo, etc.).
Le Roi au premier rang
Parmi les participants de marque à ce sommet, le Roi Mohammed VI accompagné du prince héritier Moulay El Hassan. Cette participation réaffirme, une fois de plus, le fort engagement du souverain pour la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. Cet engagement s’est traduit par le lancement de plusieurs initiatives en marge de la COP22 pour ne citer que le Triple A (Adaptation des agricultures africaines aux changements climatiques). D’ailleurs, en marge de cette rencontre, l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale se sont engagées aux côtés du Maroc sur un financement d’un million d’euros destiné au soutien de cette initiative.
La Banque mondiale, par le pilotage d’une assistance technique globale, et l'Agence française de développement, par un financement d’un million d’euros, se positionnent comme des partenaires de premier ordre du Royaume du Maroc dans le cadre de l’initiative Triple A. ■
L.B