Le Maroc a érigé le développement durable et la protection de l’environnement en priorités nationales.Les élections communales et régionales constituent une étape décisive pour concrétiser l’engagement du Maroc en faveur d’un développement économique durable. La dimension environnementale figure en bonne position parmi les engagements des différents partis. Tour d’horizon des programmes électoraux des principaux partis politiques.
Depuis quelques années, le Maroc a érigé le développement durable et la protection de l’environnement en priorités nationales. Le modèle de développement adopté par le Royaume favorise ainsi l’équilibre entre les dimensions économiques, sociales et environnementales.
Un modèle de développement durable qui garantit à la fois la protection de l'environnement, la gestion rationnelle des ressources naturelles, l'amélioration des conditions et du cadre de vie des citoyens et la promotion d'activités économiques respectueuses de l'environnement.
C’est ainsi que depuis 2009, grâce à l’impulsion royale, le Maroc a fait un pas de géant en matière de mise à niveau environnementale, notamment sur le plan réglementaire. Toutefois, il faut une volonté politique forte et l’implication de toutes les parties prenantes pour atteindre les objectifs fixés et pour honorer les engagements pris par le Royaume au niveau international. Rappelons que le Maroc a annoncé récemment sa détermination à jouer son rôle dans la lutte contre les changements climatiques et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 32 % à l’horizon 2030.
La dimension environnementale est, dès lors, systématiquement intégrée dans les politiques publiques et les stratégies sectorielles.
Les élections communales et régionales, qui se tiendront le 4 septembre, constituent ainsi une étape décisive pour concrétiser l’engagement du Maroc pour un développement économique durable.
Encore faut-il que les politiciens soient conscients de l’enjeu du volet environnemental pour réussir les réformes engagées depuis les dernières années.
Et c’est là toute la question. Le volet environnemental figure-t-il dans les programmes électoraux des différents partis politiques ?
Pour en savoir plus, nous avons consulté les différents programmes électoraux des principaux partis politiques. Et chaque formation y va de sa petite musique sur l'écologie, avec plus ou moins de conviction.
PJD
Pour le Parti de la Justice et du Développement, le programme électoral national est décliné en quatre axes dont le quatrième a été consacré au développement durable. Le PJD prévoit dans ce domaine plusieurs actions dont : l’intégration de la dimension environnementale dans les plans régionaux; le réaménagement des décharges publiques; l’ouverture de zones destinées aux métiers pollueurs et gênants loin de la population; l’augmentation des espaces verts dans les villes; l'utilisation de lampes à basse consommation pour l’éclairage public…
MP
Le Mouvement Populaire promet, quant à lui, un développement socioéconomique basé sur une approche qui prend en considération la capacité de l’environnement à supporter l’activité humaine. Cette approche permet le renouvellement des ressources naturelles et le respect des équilibres écologiques qui préserve l’avenir des générations futures.
Parmi les actions du programme haraki, figure : la préservation de la forêt marocaine naturelle, en donnant la possibilité aux citoyens de tirer profit de cette forêt et en oeuvrant à la création de forêts artificielles sur l’assiette foncière relevant des Habous ou d’autres assiettes foncières, ainsi que l’exploitation de ces forêts artificielles à des fins de développement local, à travers la création d’opportunités d’emploi stables, tout en jugulant la pression exercée sur les forêts naturelles, lit-on dans le programme haraki.
PPS
Le Parti du Progrès et du Socialisme prévoit de mettre en place une gestion durable des ressources naturelles (eau, forêt, ...). Il envisage de faire de la durabilité et de la question environnementale un élément-clé de l’action de la commune, notamment par la lutte contre toutes les nuisances (assainissement et propreté publique, renforcement du corps des contrôleurs communaux et sanction des infractions environnementales); la garantie du droit à l’eau et l’imposition de normes élevées de qualité dans la distribution de l’eau, l’aménagement d’espaces verts et de lieux de convivialité; l’amélioration de la qualité des voiries communales et leur entretien, la fixation et le respect de normes esthétiques et fonctionnelles pour le bâti…
PI
Concernant le programme électoral du Parti de l’Istiqlal, il se résume en cinq points dont le deuxième a été consacré au développement durable. Le PI prévoit ainsi la valorisation des ressources environnementales, leur préservation, la rationalisation de leur exploitation et la lutte contre la pollution. Aussi, le parti promet-il la fermeture des décharges sauvages et leur substitution par des décharges modernes tenant compte des critères de santé, de salubrité, de sécurité et de respect de l’environnement. Aussi, le PI compte-t-il généraliser l’expérience de la commune urbaine de Fès ; en ce qui concerne la création de stations de production d’énergie renouvelable et propre à partir du recyclage des déchets ménagers solides. Le Parti compte également renforcer le rôle des collectivités territoriales en matière de protection de l’environnement et d’urbanisme.
PAM
Dans le programme électoral du Parti Authenticité et Modernité, le volet environnemental figure parmi les 20 engagements pris par le parti pour remporter ces élections. Le parti au tracteur promet une concentration sur une politique environnementale efficiente et efficace, qui émane du principe de la protection, de la vigilance et de l’anticipation des différents problèmes liés à l’environnement.
RNI
La dimension environnementale reste très marginalisée dans le programme électoral du parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI), qui ne prévoit, dans ce sillage, que l’amélioration des services communautaires (eau, électricité, décharges publiques, cimetières…). Le RNI affirme que la dimension environnementale et du développement durable doit être intégrée dans tous les programmes et projets locaux.
Après ce tour d’horizon des principaux programmes électoraux, on constate que la grande majorité des partis politiques est consciente de l’importance d’intégrer le volet environnemental dans les politiques publiques. C’est même une condition sine qua non pour réussir l’émergence économique du pays.
Toutefois, la prise de conscience de certains candidats ne se vérifie pas vraiment sur le terrain. En effet, le respect de l’environnement se révèle être le cadet de leurs soucis. En cette période, les villes sont envahies de flyers et d’affiches électorales que les partisans des partis politiques jettent n’importe où dans les rues en l’absence de tout civisme.
La question est de savoir si les engagements environnementaux pris par les partis seront honorés, où resteront lettres mortes une fois le verdict des urnes connu.
Lamiae Boumahrou