-Le secteur privé s’engage davantage dans la lutte contre le changement climatique.
-La CGEM vient de signer deux conventions à cet effet.
L’engagement du gouvernement marocain dans le domaine du climat occupe de plus en plus une place centrale dans les politiques publiques. Mais sur ce front, il n’est évidemment pas seul. Le secteur privé, également, est fortement impliqué et reste un maillon essentiel dans les stratégies définies en la matière. Et il vient, une nouvelle fois, de le prouver à travers la signature, lundi 5 mars à Casablanca, de deux conventions de partenariat pour le développement d’une économie climatique. Objectif : renforcer les capacités nationales du secteur privé marocain en matière de lutte contre le changement climatique.
Ces conventions ont été signées en marge d’une rencontre initiée par la Confédération générale des entreprises du Maroc sur la «Nouvelle économie climatique», par la présidente du patronat, Miriem Bensalah- Chaqroun, et la secrétaire d’État chargée du Développement durable et présidente du Centre de compétences en changement climatique du Maroc (4C Maroc), Nezha El Ouafi, d'une part, et par Bensalah-Chaqroun et Obaid Amrane, secrétaire permanent du Cluster solaire et membre de direction de MASEN, d'autre part.
La première convention a pour objet de déterminer les modalités d'accompagnement par le 4C Maroc, avec l'appui du projet 4C/GIZ, de la CGEM dans la mise en œuvre du plan d'action de son Initiative entreprises climat Maroc (IECM) pour l'année 2018.
Avec l'appui du projet 4C/GIZ, le 4C Maroc s'engage, entre autres, à participer à la réussite du déploiement régional de la Dynamique climatique du secteur privé initiée en 2016, à travers l'IECM, au niveau de 6 régions du Royaume.
Le 4C Maroc prendrait également en charge les aspects logistiques liés à l'organisation des journées régionales «Entreprises et changement climatique», prévues selon un calendrier défini dans le plan d'action 2018.
Plateforme public/privé
L’accord prévoit également de mettre en place, avec l'appui de la CGEM, une plateforme public/privé dédiée au changement climatique (CC), dont l'objectif serait d'assurer une participation anticipée, planifiée et réussie du secteur privé dans la tenue des engagements pris par le Royaume dans l'Accord de Paris.
Il s'agit, en 2018, de concevoir cette plateforme et de permettre une participation effective du secteur privé. La CGEM s’est engagée, quant à elle, sur les aspects de déploiement au niveau régional de la Dynamique climatique du secteur privé et de la mise en place de la plateforme public/ privé changement climatique (CC).
Les deux parties sont tombées d’accord pour créer un comité paritaire afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre de cette convention. Laquelle entre en vigueur à la date de sa signature par les parties concernées et a une durée d'une année.
La deuxième convention a pour objet de concrétiser la volonté de collaboration exprimée par la CGEM et le Cluster solaire pour le développement d'une économie climatique autour des énergies renouvelables.
Les axes de partenariat qui seront développés entre la CGEM et le Cluster solaire sont le développement de marchés autour des applicatifs des énergies renouvelables, le renforcement de capacités, l’organisation d'évènements/séminaires et workshops et l’entrepreneuriat dans le green.
Cette convention, d’une durée de 3 ans, entre en vigueur à compter de sa signature par les deux parties. Dans l'hypothèse où elles n'auront pas été en mesure, dans ce délai, d'exécuter leurs obligations au titre de ladite convention, elles pourront convenir de la reconduire pour une durée définie d'un commun accord.
Le secteur privé est appelé à jouer «un rôle important» dans la mise en œuvre de la NDC (contribution déterminée au niveau national) du Maroc, en participant aux investissements et en mobilisant les ressources, indique à ce titre El Ouafi.
C’est dans cet objectif que le secrétariat d’État chargé du Développement durable (SEDD) s’est engagé avec la CGEM, en vue d’appuyer le secteur privé pour qu’il puisse s’acquitter de ce rôle et développer son savoir-faire dans ce domaine.
Cette convention, fait-elle remarquer, va permettre «d’accompagner le déploiement territorial de l’Initiative entreprises climat et la mise en place de la plateforme public-privé dédiée au changement climatique».
Au-delà des risques que le changement climatique représente pour les entreprises, c’est «l’ensemble des opportunités qu’il draine dans différents secteurs que nous souhaitons aborder et approcher», affirme, pour sa part, Miriem Bensalah-Chaqroun.
Selon la présidente de la CGEM, la nouvelle économie climatique offre aux entreprises au moins 3 types d’opportunités : le recours à des actions de réduction des émissions de GES, l’intégration du risque climatique dans la stratégie globale de l’entreprise et l’émergence d’un nouveau tissu d’entreprises qui vont prospérer dans cette dynamique innovante.
La CGEM veut «créer les conditions d’émergence d’un tissu de PME et TPE qui profiteraient du nouveau business vert», conlut-elle. ■