- Les chiffres révélés dans le dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental témoignent de la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des mesures visant la valorisation des déchets ménagers.
- Certaines villes marocaines affichent des taux de pollution de l’air deux à trois fois supérieurs au niveau recommandé par l’OMS.
Au cours de ces dernières années, le Maroc a réalisé de grandes avancées en matière de protection de l’environnement et de promotion d’énergies propres. D’ailleurs, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) n’a pas manqué de rappeler, dans son rapport annuel rendu public récemment, la mise en place de nouveaux programmes initiés en la matière en 2017. C’est le cas notamment des efforts déployés par le Maroc en matière d’assainissement, (allant de l’assainissement simple au traitement, en passant par la valorisation et la réutilisation des déchets), et ce en adéquation au principe de l’économie circulaire, plus respectueuse de la nature que l’économie linéaire.
Rappelons que le Programme national de valorisation des déchets vise le recyclage de 20% des déchets et la valorisation supplémentaire d’au moins 30% des résidus à l’horizon 2020. Cette politique publique prévoit également la création de 50 centres de tri et de valorisation à l’horizon 2021, dont trois ont été mis en place à fin 2017.
Ceci dit, les hommes de Nizar Baraka, président du CESE, attirent l’attention sur un chiffre qui montre l’ampleur de la tâche qui reste à faire en matière de valorisation des déchets ménagers : «Davantage d’efforts demeurent nécessaires en matière de valorisation des déchets ménagers, étant donné qu’à l’heure actuelle seulement 10% font l’objet de recyclage», peut-on lire dans le rapport.
Le rapport du CESE livre d’autres chiffres intéressants : En 2017, 80% de la population est couverte par des sociétés de collecte des ordures, avec la réhabilitation de 24 décharges; 42 nouvelles décharges sont programmées sur la période 2017-2022.
De plus, l’année 2017 a été marquée par la signature du premier plan quinquennal 2017-2021 visant l’accélération de la mise en œuvre du Programme national des déchets. Ce dispositif fait partie d’un ensemble de programmes de valorisation des déchets prévus dans différentes branches d’activités industrielles (batteries usées, voitures et pneus, déchets électroménagers, papier et carton, déchets plastiques, etc.). Ces nouvelles activités ont l’avantage d’offrir des opportunités d’emploi, la création de richesse et l’intégration de plusieurs filières dans le circuit formel.
En définitive, s’il existe beaucoup de challenges sur le front du recyclage des déchets ménagers comme le confirment les experts du CESE, le pari est aussi loin d’être gagné en matière de lutte contre la pollution industrielle.
Pollution industrielle : L’OMS tire la sonnette d’alarme
Dans le cadre de la lutte contre la pollution industrielle, l’entité consultative souligne dans son dernier rapport que l’année 2017 a été marquée par la signature de 18 conventions de financement pour la mise en place de stations de traitement des rejets liquides des unités industrielles. Du reste, le document évoque dans le même temps le rapport 2018 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la pollution industrielle du pays.
D’après l’organisation dirigée par la Chinoise Margaret Chan, le Maroc figure parmi les pays qui comptent des villes où la qualité de l’air est dégradée. Benslimane, Tanger, Marrakech et Casablanca constituent des zones qui affichent des taux de pollution de l’air élevés, atteignant deux à trois fois le niveau recommandé par l’OMS. A en croire le CESE, le coût de la détérioration de la qualité de l’air au Maroc est estimé à 9,7 Mds de DH par an. Au niveau mondial, près de sept millions de personnes trouvent la mort chaque année à cause de la pollution de l’air. Conscient du risque sanitaire de la pollution de l’air, le Maroc s’est doté d’un Programme national pour l'amélioration de la qualité de l’air (2017-2030). L’ambition du pays à travers cette politique publique est entre autres, d’étendre le réseau national du contrôle de la qualité de l’air, ainsi que la réduction des émissions de gaz résultant du secteur du transport et de l'industrie.
M.D