La 28ème édition de la Conférence des parties sur le climat (COP28), qui se déroule à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, représente un moment clé dans les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique.
Par K. A.
Cet événement annuel, organisé sous l'égide des Nations unies, rassemblera les représentants de 197 États et de l'Union européenne, formant les «parties» signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). La COP, abréviation de «Conference of the Parties» (Conférence des Parties en français), a été instaurée en 1995 suite au Sommet de la terre de Rio en 1992. Elle vise à coordonner les actions mondiales en matière de lutte contre le changement climatique.
Chaque année, les COP se tiennent dans une ville différente, marquant un engagement mondial continu. Les Emirats Arabes Unis ont été sélectionnés pour accueillir la COP28, soutenus par les pays d'Asie-Pacifique. Cette décision souligne l'importance de la rotation des continents dans l'organisation de la COP et permet une représentation équitable des défis climatiques mondiaux. Les enjeux de la COP28 sont énormes. Cette édition devrait réunir un nombre record de participants, dépassant les 70.000.
Cependant, le choix du président de la compagnie pétrolière Adnoc, Sultan Al Jaber, pour présider l'événement a suscité des critiques, tout en étant défendu comme une opportunité de discuter concrètement de la transition énergétique dans une région majeure productrice de pétrole. La présidence émiratie prévoit des annonces majeures d'engagements volontaires de pays et d'entreprises.
Ces engagements, souvent fixés à l'horizon 2030, comprennent des objectifs ambitieux tels que le triplement de la capacité des énergies renouvelables dans le monde, le doublement de l'amélioration de l'efficacité énergétique et le doublement de la production d'hydrogène. Il est crucial de noter que ces engagements volontaires, bien que significatifs, ne porteront pas la même valeur d'obligation que le texte officiel final de la COP28. Ce dernier prendra la forme de «bilan mondial» de l'Accord de Paris, évaluant les progrès accomplis jusqu'à présent dans la lutte contre le changement climatique.
Une bataille d'opinions persiste entre ceux qui préconisent de se concentrer sur le bilan, mettant en évidence l'insuffisance des efforts actuels, et ceux qui souhaitent insérer un appel à réduire les énergies fossiles, soulignant ainsi la complexité des négociations climatiques. Les COP précédentes ont connu des moments d'histoire variés. La COP21 en 2015 à Paris a marqué un tournant positif en donnant naissance à l'Accord de Paris. Cet accord engage l'ensemble de la communauté internationale à limiter le réchauffement mondial en dessous de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, avec une ambition supplémentaire de 1,5°C. D'autres, comme la COP26 à Glasgow en 2021, ont mis en lumière les «combustibles fossiles» et le «charbon» en tant que principales causes du réchauffement climatique.
La COP28 sera confrontée à divers défis et discussions, y compris les financements promis par les pays riches pour l'adaptation au changement climatique. Les modalités de mise en place d'un fonds pour financer les «pertes et dommages» des pays les plus pauvres seront également au cœur des débats. Selon une étude conduite par l'université du Delaware (USA), rien que sur 2022, à l'échelle mondiale, le changement climatique a entraîné une perte de 6,3% du PIB pondéré en fonction de la population.
Ce chiffre prend en compte aussi bien les conséquences directes du changement climatique (sur l'agriculture, l'énergie ou encore la productivité des pays), mais aussi les retombées internationales et les pertes en matière d'investissements potentiels. Le pourcentage non-pondéré de la richesse mondiale perdue est de 1,8%, soit environ 1.500 milliards de dollars. La COP28 à Dubaï est un moment charnière pour la communauté internationale dans la lutte contre le changement climatique. Les attentes sont élevées, et le monde espère des actions concrètes pour faire face à la crise climatique actuelle.