L’Afrique demeure au cœur de l’action marocaine pour le climat, a assuré la Secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi qui prend part à la 23ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP23), ouverte lundi à Bonn, en Allemagne.
La participation du Maroc à la conférence annuelle de l’ONU sur le climat vient conforter les résultats concrets réalisés dans le cadre de sa présidence de la COP22, où le Royaume a porté la voix de l’Afrique dans les négociations sur le climat, a-t-elle souligné.
Capitalisant sur ces réalisations et un savoir-faire national indéniable en matière de l’action climat, cette participation, a-t-elle affirmé, s’inscrit dans l’orientation que s’était fixée la COP22, centrée autour du «rôle africain et de l’identité africaine». En témoigne, a-t-elle dit, la mise en place, à l’initiative du Roi Mohammed VI, de trois commissions importantes : une pour la région du Sahel, une deuxième pour les États insulaires et une troisième pour la région du bassin du Congo.
«Le Maroc a une offre, un projet et une capacité de plaidoyer qui renforcera cette dynamique», a soutenu la responsable marocaine.
Face à la menace planétaire que représente le réchauffement climatique, la Secrétaire d’Etat a souligné l’urgence d’agir. «Aujourd’hui il n’y a pas de temps à perdre. Il faut se préparer pour l’après 2020, avoir des plans basés sur les contributions déterminées au niveau national pour les pays africains», a-t-elle plaidé, réaffirmant la détermination du Maroc à poursuivre son action pour le renforcement des capacités et l’accompagnement de ces pays de même que son adhésion forte au système multilatéral.
Dans le cadre de la Conférence de Bonn, El Ouafi a indiqué que les pays chercheront à avancer sur l’opérationnalisation de l’Accord de Paris, à la fois pour la période pré-2020, pour ce qui est du renforcement de l’action à court terme, que post 2020, et ce sur trois niveaux : la mobilisation de fonds, le renforcement des compétences et l’accompagnement particulièrement des pays vulnérables ou en développement.
L'Accord de Paris, qui a été adopté par les 196 Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en décembre 2015 à Paris, appelle les pays à lutter contre le changement climatique en visant à limiter la hausse de la température mondiale en-dessous de 2 degrés Celsius et à s'efforcer de ne pas dépasser 1,5 degré Celsius.
En novembre 2016, la Conférence de Marrakech sur le climat s'était conclue par la «Proclamation de Marrakech pour l'action en faveur du climat et du développement durable», dans laquelle les Etats parties à la CCNUCC affirmaient leur «engagement» à «la mise en œuvre complète» de l'Accord de Paris. Aujourd'hui, 169 Parties ont ratifié cet accord.
La COP23 de Bonn se tient dans un contexte d’inquiétudes sur fond de la publication la semaine dernière de rapports alarmants du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), montrant que «nous devons faire davantage pour stopper la hausse continue des températures» dans le monde, semant ainsi le doute quant à la possibilité d’atteindre l'objectif de maintenir le réchauffement en dessous de 2°C, comme fixé dans l’Accord de Paris.