BMCE Capital Research vient de livrer ses prévisions pour les sociétés cotées pour 2017 et 2018. Les analystes de la banque d'affaires annonce dans une note avoir réduit leur scope de couverture à 40 valeurs, représentant tout de même 96,2% de la capitalisation boursière du marché. Ils s'attendent ainsi à une croissance à deux chiffres de la capacité bénéficiaire du marché en 2017 (+10,1%) à 30,7 Mds de dirhams et à une consolidation en 2018 avec une hausse de 5,9% à 32,5 Mds.
Dans le sillage de la publication des résultats 2016 des sociétés cotées en évolution bien favorable comparativement aux 5 dernières années, l’actualisation des estimations de BKB sur la période 2017/2018 laisse ressortir une poursuite escomptée de la progression de la capacité bénéficiaire dans un contexte global “caractérisé par une reprise des principaux agrégats économiques en 2017 et en 2018 avec des croissances anticipéesde l’ordre de 4,3% et de 3,8% respectivement”.
Le BTP et le secteur portuaire en berne
A l’exception de l’activité matériaux de constructions négativement impactée par la morosité du secteur BTP (notamment en raison du report du vote de la Loi de Finances 2017 ayant induit un gel des investissements publics) et du secteur portuaire devant être affecté par la non-récurrence du contexte favorable de 2016 marqué par la hausse du trafic céréalier à l’import, les principaux secteurs couverts par la banque d'affaires devraient enregistrer une bonne performance. C’est ainsi que leurs estimations tablent sur un renforcement de 4,1% à 217,2 Mds de dirhams du chiffre d'affaires prévisionnel du marché en 2017.
Des réalisations opérationnelles attendues en hausse de 3,9%
Dans une moindre mesure, les réalisations opérationnelles des valeurs couvertes devraient enregistrer une progression de 3,9% à 60,7 Mds de dirhams, au terme de l’exercice 2017E , du fait de :
La hausse attendue des coûts énergétiques (électricité et pétrole), devant impacter les industries énergivores et les sociétés de transport ;
L’alourdissement du poids des amortissements faisant suite aux investissements importants concrétisés vers le S2 2016 notamment par les opérateurs portuaire et de télécommunication ;
Et, de la dégradation des marges opérationnelles des assurances combinées à un ralentissement de la croissance du résultat financier global du fait de la non-récurrence de la performance Action exceptionnelle de 2016.
Bénéfices : Un bon cru escompté pour 2017
La capacité bénéficiaire attendue au titre de l’exercice 2017 devrait ressortir en progression de 10,1% par rapport à fin 2016 à 30,7 Mds (vs. +11,3% en 2016 à base comparable), prenant en compte la non-récurrence de plusieurs éléments ayant impacté 2016 comme :
L’impairment test de 1,2 Md de dirhams pour le cas de Ciments du Maroc sur sa filiale égyptienne ;
Les redressements fiscaux notamment ceux dont le décaissement a été annoncés en 2016 estimés à plus de 500 MDH ;
Et, la baisse des charges d’intérêts dans le sillage de la réduction de la dette nette globale dont le niveau ressort en repli de 11,1% en 2017 et de 2,3% en 2018 ainsi que la renégociation, a priori favorable, des taux d’intérêts.
Par ailleurs, hors élément exceptionnel et extraordinaire, la masse de dividendes de l’ensemble des sociétés cotées devrait s’apprécier respectivement de 1,5% à 20,8 Mds de dirhams en 2017 et 2,9% en 2018 pour atteindre 21,4 Mds de dirhams.