Maghreb Steel n'a jamais caché son ambition de trouver un partenaire industriel ou financier pour se développer. "Nous étions à la recherche de partenaires potentiels de renommée internationale depuis 2017", nous confirme son Directeur général, Hatim Senhaji, en poste depuis cet été.
Senhaji confie que des offres ont été présentées fin 2018. Mais les actionnaires ont finalement pris la décision de "continuer seuls avant de s'adosser à un partenaire". La société remet à plus tard cette option et préfère maintenant "exploiter son potentiel".
Maghreb Steel, qui affiche un EBITDA récurent positif depuis 2015, n'arrive toujours pas à redresser son résultat net à cause des charges financières qui ont découlé de la restructuration de l'aciériste.
Senhaji avoue que 2019 s'inscrira dans la continuité de 2018, dans un contexte de marché "vraiment difficile" où les prix ont de nouveau plongé pour revenir aux niveaux de 2016 à cause des surcapacités de production et des mesures protectionnistes un peu partout dans le monde.
A cela s'ajoute une faible consommation d'acier sur le plan national et une hausse des importations qui se traduit par un taux d'utilisation des capacités qui a oscillé entre 45% et 50% pour Maghreb Steel en 2018.
Senhaji n'a pas voulu commenter l'offre de prix qui a été faite aux actionnaires, mais assure croire à une sortie de crise si "la taille du marché augmente". Il compte pour cela sur la relance des industries et des infrastructures au Maroc, permettant d'atteindre une consommation par habitant au moins égale aux pays voisins comme l'Algérie. En attendant, Maghreb Steel, dont les ventes concernent pour les deux tiers l'acier laminé à chaud, compte gagner du temps avec l'introduction d'une requête de reconduction provisoire des mesures de sauvegarde sur cet acier auprès du ministère de l'Industrie pour être "au même niveau de protection que les autres pays qui appliquent ces mesures", assurant que le Maroc remplit toutes les conditions de l'OMC pour appliquer de telles mesures. Pour rappel, les mesures antidumping en vigueur depuis 5 ans sur ces produits arrivent à expiration, aujourd'hui, ce 25 septembre.