En effet, l'enquête FINDEX sur les micro-entreprises menée de 2017 et citée dans le rapport montre que les TPE et les entrepreneurs individuels désignent le faible volume d’activité (45% des sondés) comme principal frein à la bancarisation suivi par le manque de besoin (41% des sondés) et le manque de confiance dans les banques (13% des sondés). L’enquête a également fait ressortir que seuls les produits bancaires les plus basiques ont une pénétration significative : les cartes bancaires (44%) et les chèques (28%).
Par ailleurs, 60% des entreprises rencontrent des problèmes de trésorerie. Pour faire face à ce problème, les entreprises recourent à l’entourage (53%) ou aux règlements différés auprès des fournisseurs (29%).
Le coût des crédits est le principal critère de décision pour le choix d’une offre de financement (58%), suivi de la souplesse accordée en cas de difficulté de paiement (34%) et du montant de la traite (31%). Quant aux niveaux d’informel et de cash, ils pénalisent l’inclusion financière des individus et des entreprises, en particulier du fait de l’incapacité des opérateurs financiers à apprécier le risque de ces segments et l’appréhension de ces populations par rapport aux circuits financiers formels. "Ce caractère informel complexifie l’accès au crédit bancaire pour les particuliers et les entreprises", explique la banque centrale. Les raisons sont nombreuses : peu de garanties et de sûretés à apporter pour un crédit, peu de connaissance des comptes de résultats des entreprises, de dossiers de crédit ou d’ouverture de compte souvent incomplets et de complication avec les règles de lutte contre le blanchiment des capitaux.
L’absence d’offres de financement ciblées représente également une des barrières majeures à l’inclusion financière de certains segments des entreprises, selon Bank Al-Maghrib. Il s'agit notamment de la TPE dont le lancement et le développement s’avèrent pénalisés par la complexité de l’accès au financement associée à un niveau de compétences financières faible.
Sur un autre registre, l'étude FINDEX montre, cette fois-ci pour les particuliers, que la faible pénétration des services financiers formels est expliquée par plusieurs raisons dont Faible niveau de revenus, •des offres inadaptées aux besoins des segments à faible revenu ou encore le statut socio-économique. On parle ici par exemple de l’exclusion économicosociale associée à des facteurs culturels, qui entraine une forte exclusion financière des femmes par rapport aux hommes.
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