Urjit Patel a annoncé sa démission lundi soir rapporte l'AFP qui souligne des mois de tensions avec le gouvernement de Narendra Modi accusé d'ingérence. Patel a invoqué des "raisons personnelles" pour expliquer sa démission mais d'après la presse locale, il était excédé par les efforts présumés de New Delhi pour influencer sa politique monétaire.
La roupie cédait plus de 1%, à 72,19 pour un dollar, les spéculations allant bon train sur une intervention de la Banque centrale indienne (RBI) pour l'empêcher de reculer encore davantage.
Aux yeux des analystes, le départ de Patel est la preuve que l'autonomie de la RBI est menacée.
"C'est un signal clair qu'une institution éminente est en train d'être attaquée, que son indépendance est rabotée petit à petit par le gouvernement", a jugé Ashutosh Datar, un économiste indépendant, rapporté par l'AFP.
L'administration Modi serait mécontente de la politique monétaire sur de nombreux sujets, dont les taux d'intérêt, la manière d'utiliser les réserves et d'enrayer le déclin de la roupie.
A quelques mois des élections prévues l'an prochain, et où Modi doit briguer un second mandat, ce dernier est tenté d'inciter la RBI à favoriser la croissance.
Selon des analystes, le gouvernement souhaiterait notamment que l'institut monétaire abaisse les taux et injecte des liquidités dans l'économie.