La Banque mondiale a approuvé le 16 juin un prêt de 48 millions de dollars qui aidera le Maroc à gérer les effets de la pandémie de COVID-19 au sortir des mesures strictes de confinement. Ce prêt s’inscrit dans le cadre d’un financement approuvé en 2015 sous la forme d’un programme axé sur les résultats (PforR) et destiné à appuyer les services de santé primaire.
À travers un exercice de restructuration de projet, une enveloppe de 13,01 millions de dollars de financements non encore décaissés au titre de ce programme sera complétée de 35 millions de dollars supplémentaires alloués par le mécanisme d’aide accélérée mis en place par le Groupe de la Banque mondiale face à la pandémie de COVID-19 (FTCF). Ces fonds viendront soutenir la réponse sanitaire des pouvoirs publics en renforçant la prévention, la détection, la surveillance et la gestion des cas.
« Le gouvernement a déjà pris des mesures significatives pour contrer l’épidémie et atténuer son impact sur les secteurs et les ménages vulnérables », souligne Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. « Le pays entre à présent dans une phase délicate qui exigera la poursuite d'efforts importants en vue de contenir l’épidémie et de mobiliser des ressources pour financer la réponse sanitaire. Ce financement est destiné à apporter des ressources supplémentaires qui permettront au Maroc d’améliorer ses capacités de test et de mettre en place des solutions de prévention contre la propagation du virus. »
La restructuration élargit la portée du Programme pour la santé primaire en y incluant une composante dédiée à la riposte au coronavirus. Ce programme permettra d’amplifier les efforts de priorisation budgétaire du ministère de la Santé pendant cette crise et de renforcer la préparation des hôpitaux à l’urgence sanitaire.
L’enveloppe approuvée le 16 juin soutiendra l’achat de médicaments, d’équipements et de produits médicaux. Elle financera également l’acquisition d’équipements techniques et médicaux destinés aux laboratoires et aux hôpitaux accrédités pour la prise en charge des cas de COVID-19, tout en développant les capacités de test et la gestion des cas. Dans cette phase critique, le pays devra assurer un dépistage de masse afin d’aplanir rapidement la courbe de l’épidémie et de permettre ainsi la réouverture de l'économie.
« Avec le montant alloué aujourd’hui, notre appui contribuera au financement d’environ un quart du programme gouvernemental destiné à gérer les effets de la pandémie. En renforçant les systèmes de surveillance épidémiologique, le programme a pour objectif de coupler la détection des nouveaux cas à un suivi actif des contacts, ce qui constitue des mesures prioritaires dans le contexte de l’après-confinement », précise Fatima El Kadiri, spécialiste de la santé et co-responsable du projet.
En outre, le prêt de la Banque mondiale apportera des ressources supplémentaires en faveur de l’équipement et de la formation des agents de santé. « Les personnels de santé ont été en première ligne de la lutte contre la crise du coronavirus. Il est capital de limiter au maximum les risques auxquels ils sont exposés et de les équiper pour cela en matériel d’hygiène et de protection ; l’appui de la Banque mondiale y contribuera », ajoute Aissatou Diack, spécialiste senior de la santé et coresponsable du projet.