Le projet de loi 32-20 modifiant et complétant la loi 12-96 portant réforme du Crédit Populaire du Maroc a été voté ce 20 octobre en Commission des Finances de la première chambre du parlement. Outre le volet gouvernance et l'introduction d'administrateurs indépendants dans les organes de gouvernance, cet amendement apporte une évolution majeure dans la structure du capital de la BCP. En effet, le Ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benchaâboun, a expliqué que ce projet permet aux banques populaires régionales de se diluer progressivement dans le capital de la BCP, passant de 51% actuellement à 34% à terme.
Il faut savoir qu'actuellement, les BPR détiennent 51% du capital de la BCP qui elle détient 51% du capital des BPR. Selon le ministre, cette configuration est "destructrice de fonds propres" pour les parties prenantes. La réforme prévoit que la BCP continue de détenir 51% du capital des BPR. En revanche, ces dernières vont se diluer pour baisser à 34% du capital, niveau qui assure la minorité de blocage.
Selon le ministre, cela permettra automatiquement d'injecter les 17% de participations des BPR dans le capital du Crédit Populaire du Maroc (entité qui comprend la BCP et les BPR) et donc augmenter la capacité du groupe à distribuer des crédits et jouer son rôle au niveau régional.
Qui pour racheter les parts des BPR ?
Selon le ministre, la loi ne permet pas à un seul investisseur de se porter acquéreur de ce bloc. Il n'en dira pas plus sur les options envisagées mais donnera quelques pistes : Selon lui, le désengagement des BPR du capital de la BCP se fera de manière progressive et sur ce point, plusieurs options sont possibles, d'autant plus que la BCP est cotée en Bourse. Une autre option serait de considérer des échanges d'actions dans d'autres pays pour permettre au groupe de consolider ces activités à l'international.
Les BPR devraient pour leur part réaliser des plus-values substantielles sur la cession de leurs parts dans la BCP, ce qui leur permettra de renforcer leurs fonds propres et augmenter à leur tour leurs force de frappe.
Ce projet de loi s'inscrit dans le cadre du soutien aux ambitions du groupe du Crédit Populaire du Maroc aussi bien au Maroc qu'à l'international. Ces modifications ne remettent pas en cause le caractère coopératif du Crédit Populaire du Maroc, en maintenant les Banques Populaires Régionales (BPR) comme actionnaires majeurs de la Banque Centrale Populaire (BCP).