Le dollar est devenu un baromètre de l'appétit ou de l'aversion pour le risque

L'euro perdait encore du terrain mardi face à un dollar renforcé par l'incertitude qu'engendre la pandémie de coronavirus.

Vers 10H10 GMT (11H10 à Paris), l'euro perdait 0,65% face au billet vert, à 1,0977 dollar.

«En période d'incertitudes, tout le monde veut un morceau de la devise la plus liquide au monde», a expliqué Lukman Otunuga, analyste pour FXTM, selon qui «l'appétit pour le billet vert devrait rester soutenu par la pandémie de coronavirus et les craintes de récession mondiale».

Le bilan de l'épidémie s'est de nouveau alourdi lundi, avec près de 37.000 morts dans le monde, le cap des 11.000 morts franchi en Italie, celui des 3.000 dépassé aux Etats-Unis et en France.

La nature du dollar en tant que valeur refuge reste cependant source de débats parmi les observateurs, celle-ci ayant tendance à fluctuer selon les périodes.

«Sur les dernières semaines, (le dollar) est devenu un baromètre de l'appétit ou de l'aversion pour le risque, en montant lorsque les actions dégringolaient et en chutant lorsqu'elles grimpaient», a toutefois expliqué John Velis, analyste pour BNY Mellon.

Malgré sa progression face à l'euro depuis le début de la semaine, le billet vert reste en dessous de son niveau de mercredi soir, la devise américaine ayant notamment chuté vendredi, à l'issue de sa pire semaine depuis 1985.

Par ailleurs, les acteurs économiques ont pris connaissance d'un rebond surprise de l'activité manufacturière chinoise en mars, «qui pourrait indiquer le retour d'une certaine forme de normalité, et apaiser l'esprit des investisseurs», selon Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrade.

L'indice des directeurs d'achats (PMI) pour le mois de mars s'est établi à 52 points contre 35,7 en février, un plancher historique, a annoncé mardi le Bureau national des statistiques (BNS).

AFP