Quelque 72% des acteurs financiers affichent une vision favorable des trois prochaines années, avec les fintechs comme fers de lance (88%), selon la 4e édition du Baromètre de l'Industrie Financière Africaine.
L’inclusion financière et la digitalisation s’imposent comme des moteurs clés de cette croissance, tandis que les banques et assurances adoptent une posture plus prudente, précise le Baromètre, fruit d’une collaboration entre Deloitte et l’Africa Financial Summit (AFIS).
L’édition 2024 met en lumière l’accélération des chantiers de transformation digitale, avec 36% des projets cloud déjà matures et une forte adoption des partenariats technologiques (84%).
Toutefois, un décalage persiste entre l’avancée technologique et le développement des compétences, avec seulement 2% de maturité dans les compétences digitales, relève la même source.
Ouverte aux partenariats, l’industrie estime que les télécommunications et fintech sont désormais des moteurs ou des innovateurs utiles pour la finance, mais juge les géants du web (Gafa) et BigTechs encore peu impliqués et avant tout disruptifs.
Si l’intelligence artificielle (IA) est sur toutes les lèvres, seuls 2% des sondés ont déployé un projet d’IA, 71% étant en train de le faire ou y pensent, estime le Baromètre.
L’encadrement de la finance digitale, l’harmonisation panafricaine des réglementations et la prévention des crises souveraines émergent comme les priorités majeures de l’industrie en termes de réglementation.
Alors que seulement 55% des sondés estiment que les exigences réglementaires sont claires, les acteurs restent pragmatiques et privilégient les enjeux immédiats de régulation et de stabilité, tout en reconnaissant l’importance d’une transformation plus profonde du système financier africain (finance durable, réforme des institutions internationales, nouvelles typologies de risques).
Et de souligner que 50% estiment que le dialogue des régulateurs avec l’industrie doit être renforcé.
Pour libérer pleinement son potentiel, l’industrie financière africaine doit accélérer sur certains chantiers, notamment développer la coopétition entre banques, assureurs, fintechs et télécoms et favoriser l’interopérabilité, continuer à développer l’agilité organisationnelle et la résilience opérationnelle pour absorber les chocs dans un environnement volatile et créer des solutions digitales à prix adapté et investir dans l’éducation financière, éléments essentiels pour accélérer enfin l’inclusion.
Ce Baromètre de l’industrie financière africaine présente une analyse des dynamiques de transformation actuelles. S’appuyant sur les réponses de plus de 60 acteurs issus de divers secteurs et zones géographiques, cette étude fait un état des lieux des mutations en cours, des stratégies mises en œuvre et des chantiers d’avenir.