Les pluies enregistrées à partir de novembre 2022, et surtout janvier et février 2023, ont permis de booster les avoirs en eau qui ont été fortement pénalisés avec la sécheresse.

Le volume de stockage aurait pu être plus élevé s’il y avait des précipitations au cours du mois en cours. Et en l’absence de pluies dans les semaines à venir, il faut s’attendre cette année à des restrictions sur l’utilisation des ressources hydriques.

Dans les détails, le barrage Al Wahda, premier du Royaume en matière de capacité de stockage, culmine à 2,12 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 60,3% contre 55,8% une année auparavant. A lui seul, l’ouvrage représente actuellement près de 38% des réserves du Royaume.

Pour les autres barrages, les résultats sont mitigés. Pour celui d’Al Massira (le deuxième du Royaume), la situation s’est davantage dégradée et il frôle quasiment le tarissement. Il affiche un volume d’eau de 149,6 millions de m3, soit un taux de remplissage de 5,6% contre 6,6% une année plus tôt. Pour sa part, Bine El Ouidane (le troisième du Royaume) est à 203 millions de m3, soit un taux de remplissage de 16,7% (14,1% pour la même période de 2022).

Toutefois, force est de constater que la plupart des barrages du Nord du Maroc qui alimentent les périmètres irrigués du Loukkos ou du Gharb présentent un état satisfaisant, à l’image de Oued Al Makhazine qui est à 568 millions de m3 (84,4%). Avec un volume d’eau de 27,4 millions de m3 d’eau, le barrage Mohammed V, qui dessert le périmètre irrigué de Moulouya, était quasi vide le 24 mars 2022. Il passe actuellement à 11,5%.

Il faut noter aussi qu’une bonne partie des barrages approvisionnant les périmètres irrigués de Souss et de Tafilat ont connu un certain redressement. Ainsi, Al Mansour Dahbi est à 144 millions de m3, soit un taux de 32,3% (19,5% en 2022). Hassan Adakhil est à 76,6 millions de m3, soit un taux de remplissage de 24,6% (16,7% en 2022), Moulay Youssef affiche 60,7 millions de m3, soit un taux de remplissage de 42,5% contre 25,5% en 2022. Moulay Ali Chrif est à 114,7 millions de m3, soit près de 50% de remplissage.

Le barrage de Sidi Mohammed Ben Adellah sur Bouregreg, dédié essentiellement à la production de l’eau potable et qui dessert plusieurs villes comme Rabat, le nord de Casablanca, Benslimane, Bouznika… a vu ses réserves chuter, passant de 406,1 millions de m3 (41,7%) à 277,6 millions de m3 (28,5%).