Il a opté pour une direction tripartite du secrétariat général. La formation politique veut tourner la page des scandales qui l’ont secouée et s’engage à être plus vigilante pour l’accréditation de ses élus.
Par C. Jaidani
Du 9 au 11 février courant, le Parti authenticité et modernité (PAM) a organisé son 5ème congrès à Bouznika. La séance d’ouverture a vu la présence de nombreux participants, notamment les militants ainsi que des invités de marque, à l’instar des chefs des autres partis de la majorité et de l’opposition. Très attendu, l’événement a permis à la formation du tracteur de renouveler ses instances et annoncer les grandes lignes de ses engagements futurs. Secoué par plusieurs affaires qui ont terni son image, le parti veut tourner la page et investir l’avenir avec confiance. Le congrès a choisi à l’unanimité une direction collégiale, avec Fatima-Zahra El Mansouri en tant que coordinatrice, aux côtés de Mohamed Mehdi Bensaid et Salaheddine Abou El Ghali. Le parti a opté par ailleurs pour Najwa Koukous en tant que présidente du Congrès national.
Abdellatif Wahbi, secrétaire général sortant du PAM, qui était le principal prétendant pour rempiler pour un nouveau mandat, a, lors de la séance inaugurale du congrès, affirmé qu’il se retirait de la course. Évoquant des raisons de santé et sa mission «très lourde» à la tête du ministère de la Justice, il a affirmé qu’«en politique, il faut choisir le bon moment pour entrer en scène et aussi sortir par la grande porte».
Wahbi a été pointé du doigt pour ses sorties médiatiques hasardeuses, et surtout pour l’arrestation de parlementaires du parti dont certains font partie du bureau politique, poursuivis dans diverses affaires. Interrogée à ce sujet à plusieurs reprises en conférence de presse, Fatima-Zahra El Mansouri, sans langue de bois, a tenu à apporter les éclaircissements nécessaires : «Le PAM est une institution, nous voulons consolider l’esprit de transparence. Certes, deux membres sont poursuivis par la justice, ce n’est pas pour autant qu’il faille culpabiliser tout le parti. Il y a des notaires qui sont poursuivis également, mais à aucun moment leur corps de métier n’a été épinglé. Nous ne fuyons pas notre responsabilité morale et politique. Nous allons veiller à consolider l’éthique et la déontologie requises dans notre formation politique». Dans son intervention, Bensaid a expliqué les raisons qui ont poussé à opter pour une direction tripartite.
«Depuis 2016, de nombreux militants avaient appelé pour que El Mansouri prenne la tête du parti. Et depuis cette date, l’idée d’une direction collégiale a germé. C’est une option innovante qui permet plus d’échanges avec toutes les parties prenantes. Elle devrait assurer une nouvelle impulsion au parti. Nous sommes en train de concevoir une nouvelle feuille politique pour développer le parti et assurer plus de proximité avec les citoyens», souligne-t-il.
Il a indiqué par ailleurs que «le PAM vise à encourager les jeunes pour adhérer à la vie politique et intégrer les partis. Cette population représente 50% de la société marocaine, dont la majorité est connectée. Il faut juste investir le digital pour les rapprocher. Nous privilégions à cet égard le renouvellement continu des membres dirigeants de notre formation. Le changement ne doit pas toucher uniquement les personnes, mais aussi le mode de fonctionnement et la façon de penser et d’agir».