Après la création d’une direction dédiée, le lancement de la Cité du Gaming, le renforcement de la coopération internationale et l’organisation du Morocco Gaming Expo, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication franchit une nouvelle étape stratégique : la formation des compétences marocaines.
Ce mardi 13 mai, deux conventions ont été signées à Rabat entre Mohamed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Azeddine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, et Loubna Tricha, directrice générale de l’OFPPT. Ces partenariats institutionnels s’inscrivent dans une vision claire : faire du Maroc un acteur crédible dans l’industrie mondiale du gaming, en mettant la formation au cœur du dispositif.
La première convention, signée entre Bensaïd et El Midaoui, concerne les universités publiques. Elle prévoit le lancement de formations spécialisées dans les métiers du jeu vidéo, dès la rentrée de septembre 2025, dans les établissements de la région Rabat-Salé-Kénitra. Ces cursus incluront :
+ des diplômes universitaires de type bac+2 (DUT),
+ des licences et masters spécialisés,
+ la création de Game Labs sur les campus pour encourager la recherche, l’expérimentation et l’innovation.
Cette initiative sera d’abord lancée à titre pilote, avant une généralisation nationale à partir de l’année universitaire 2026-2027. Le ministre El Midaoui a salué cette démarche, y voyant une "accélération de l’innovation et un levier d’attractivité pour les jeunes et les investisseurs marocains", en soulignant son potentiel transformateur pour l’enseignement supérieur.
Des programmes de formation professionnelle ciblés
La deuxième convention, signée entre Bensaïd et Loubna Tricha, porte sur le développement de formations qualifiantes au sein des établissements de l’OFPPT. Trois métiers clés seront concernés :
+Caster e-sport
+Streamer e-sport
+Technicien de laboratoire de jeux vidéo
Selon la directrice générale de l’OFPPT, ces formations visent à accompagner la stratégie nationale et la volonté de positionner le Maroc comme un futur hub régional dans l’industrie vidéoludique.
L’objectif global de ces accords est d’adapter les formations universitaires et professionnelles aux exigences du marché de l’emploi, dans un secteur qui propose plus de 150 métiers différents. Le Maroc espère, grâce à cette stratégie, attirer les investissements étrangers, soutenir la création de start-up locales, et accompagner la montée en compétence de la jeunesse marocaine.
« Le véritable défi est d’arriver à capter ne serait-ce que 1% du marché mondial du jeu vidéo, estimé à 300 milliards de dollars. Cela passe d’abord par la formation de nos jeunes dans plus de 70 métiers liés aux industries culturelles et créatives », a indiqué Bensaïd.
Actuellement, cinq entreprises internationales spécialisées dans le jeu vidéo investissent déjà au Maroc. Ces conventions visent à accélérer cette dynamique, en passant d’un pays consommateur à un pays producteur et développeur de jeux vidéo.