Loin au-dessus de nos têtes, les satellites en orbite basse amorcent une révolution. Leur promesse : connecter des millions de personnes à des vitesses et une fiabilité sans précédent, partout dans le monde.
Par K.A
L’accès à Internet évolue à grande vitesse, porté par des technologies capables de connecter même les régions les plus isolées. Les satellites en orbite terrestre basse (LEO) repoussent cette limite.
D’après Fortune Business Insights, le marché de l’Internet par satellite, estimé à 5,88 milliards de dollars en 2023, devrait atteindre 25,67 milliards de dollars d’ici 2032, avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 17,9 %. Des opérateurs comme Starlink, HughesNet et Viasat dominent ce secteur.
Starlink se distingue par des vitesses rapides (50 à 200 Mbps) et une faible latence, adaptées aux applications exigeantes comme les jeux en ligne et le streaming haute définition. HughesNet privilégie les offres accessibles. Viasat propose une large variété de plans, avec des débits atteignant 150 Mbps. Prévue pour 2025, l’arrivée des services de deux géants du marché positionne le Maroc comme un hub stratégique dans cette révolution.
En effet, l’Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) a récemment annoncé l’attribution de licences pour des services d’Internet par satellite.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Maroc numérique 2030 », qui vise à réduire la fracture numérique, connecter les zones les plus isolées et stimuler l’économie nationale grâce à des technologies innovantes.
Ces technologies représentent bien plus qu’une amélioration des infrastructures. Elles offrent au Maroc une opportunité unique de devenir un concentrateur régional pour l’innovation satellitaire. Dans les zones rurales, l’Internet par satellite pourrait transformer l’accès à des services essentiels.
Pour Amine Zahidy, consultant en télécommunications : « On passe d'une simple connexion à une infrastructure qui peut changer des vies, qu'il s'agisse d'accéder à des soins, d'améliorer l'éducation ou de développer des activités économiques. En Afrique, où les disparités numériques sont immenses, c'est un outil puissant pour réduire ces écarts ».
Une révolution technique et économique
Contrairement aux satellites géostationnaires (GEO), situés à 36.000 kilomètres de la Terre, les satellites LEO orbitent entre 300 et 1.200 kilomètres. Cette proximité réduit drastiquement la latence.
Starlink, avec plus de 1.300 satellites déployés en deux ans, ambitionne d’en lancer 12.000 pour une couverture quasi totale. OneWeb, relancé grâce au soutien du gouvernement britannique et de Bharti Global, prévoit 6.300 satellites. Amazon, avec son Project Kuiper, et d’autres acteurs comme Samsung et Boeing, multiplient les initiatives similaires.
Ces constellations apportent une connectivité stable et rapide dans des zones où les infrastructures classiques sont absentes. Sur ce point, notre interlocuteur explique : « Les satellites LEO apportent vraiment une avancée importante. Grâce à leurs antennes à commande de phase et à l’utilisation des bandes Ka et Ku, ils peuvent offrir des connexions fiables, même dans des environnements difficiles. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils réussissent à maintenir des débits élevés tout en réduisant la latence, même là où les infrastructures classiques ne peuvent pas être déployées ».
L’arrivée des satellites LEO au Maroc pourrait profondément remodeler le marché de la connectivité. En effet, elles offrent des vitesses largement supérieures et une latence réduite par rapport aux solutions VSAT, tout en proposant des conditions plus compétitives pour les utilisateurs.
Au final, ces nouvelles solutions ouvrent des opportunités prometteuses pour des secteurs comme : l’agriculture de précision, l’éducation, le gaming, ou encore l’énergie. Ces avancées offrent au Maroc une occasion unique de renforcer son infrastructure numérique et d’affirmer son rôle en tant que pilier technologique incontournable en Afrique.