Le produit net bancaire enregistre une progression de 5,5% à 8,1 Mds de DH,
tandis que le résultat net part du Groupe s’apprécie de 13% à 1,4 Md de DH. La filiale Banque Atlantique, qui vient d’accueillir dans son tour de table un nouveau partenaire, réalise de bonnes performances. Détails.
Dans un contexte économique marqué par la décélération de l’investissement productif et l’atonie de l’activité industrielle, avec en toile de fond un ralentissement du PIB, le Groupe Banque Centrale Populaire (GBCP) a néanmoins réussi à tirer son épingle du jeu au titre du premier semestre 2016. C’est ce qui est ressorti des chiffres présentés, le mardi 6 septembre, par le top management de la banque. Ainsi, la banque a poursuivi au premier semestre sa stratégie commerciale agressive, qui s’est traduite par l’ouverture de 58 agences au Maroc (en année glissante), pour un nombre total de 1.413 agences à fin juin 2016, auxquelles s’ajoutent 2.307 points de distribution et 1.732 guichets automatiques. Cette approche lui a permis de collecter plus de 7 Mds de DH additionnels auprès des particuliers au cours des 6 premiers mois. Plus globalement, les dépôts ont augmenté de 1,6% à fin juin 2016 par rapport à décembre 2015, pour se situer à 254,3 Mds de DH. Parallèlement, malgré la décélération continue
du crédit dans une conjoncture caractérisée par l’atténuation de la pression sur la liquidité, la banque assure toujours un rôle de premier plan dans le financement de l’économie, avec des créances sur la clientèle de 215,7 Mds de DH, en progression de 2,6% entre décembre 2015 et juin 2016.
Evolution des principaux agrégats Le produit net bancaire, dont la Banque au Maroc contribue à hauteur de 69%, enregistre une progression de 5,5% à 8,1 Mds de DH entre juin 2015 et juin 2016, à la faveur notamment du bon comportement de la marge sur commissions (+22% à 1,1 Md de DH) et du résultat des opérations de marché (+18,4% à 1,5 Md de DH). Le résultat net part du Groupe, pour sa part, s’apprécie de 13% à 1,4 Md de DH, soutenu par l’impact de la réforme institutionnelle, notamment la prise de participation de la BCP à hauteur de 52% dans les BPR. Le résultat net du groupe s’établit à 1,7 Md de DH, en évolution de 0,5%, malgré l’important effort de provision
nement consenti durant le premier semestre, avec un coût risque qui s’élève à 1,8 Md de DH, dont 86% sont inhérents au Maroc. En cela, rappelle le management, «la créance sur la Samir a été entièrement provisionnée à hauteur de 100%». Par ailleurs, une provision supplémentaire pour risques généraux de 314 MDH a été constituée, portant l’encours de la PRG à 2,7 Mds de DH. A cela s’ajoute une provision complémentaire pour risques pays relative à la zone UEMOA. «Cela reste une bonne pratique, même si ce n’est pas
une obligation réglementaire», tient à préciser Mohamed Benchaâboun, PDG du GBCP. «Nous provisionnons au fur et à mesure que l’activité se développe dans un pays, en nous appuyant sur les notations des agences ainsi que sur des méthodologies internes», fait-il remarquer. Le taux de couverture consolidé s’élève ainsi à près de 73%. Enfin, le Groupe renforce sa
solidité financière, avec des fonds propres en hausse de 4%, dépassant la barre des 40 Mds de DH. A fin juin 2016, le coefficient d’exploitation se situe au même niveau qu’un an auparavant, soit 49%, alors que le ratio de solvabilité et le ratio Tier 1 s’établissent respectivement à 12,9 et 11%.
D. William
ABI se porte plutôt bien
Les activités du Groupe à l’international, notamment en Afrique, sont au beau fixe. La Banque Atlantique, qui vient d’accueillir dans son tour de table un nouveau partenaire (voir Entre nous), poursuit son développement avec l’ouverture d’une nouvelle succursale en Guinée-Bissau. Au premier semestre, ABI a vu ses dépôts augmenter de 15,4% à 25,4 Mds de DH par rapport à fin juin 2015, tandis que les crédits clientèle se sont établis à 24,8 Mds de DH, en progression de presque 24%. Pour sa part, le PNB ressort à 1 Md de DH, en hausse de 10%, alors que le résultat net gagne 13% à 231 MDH. Au regard de cette réussite, «nous continuerons notre développement en Afrique et restons à l’affût des opportunités qui vont se présenter», laisse entendre Benchaâboun.
Ambitions soutenues dans la microfinance
Atlantic Microfinance for Africa (AMIFA), la holding créée par le GBCP pour piloter son programme de microfinance en Afrique, commence à tisser sa toile. Les filiales en Côte d’Ivoire et au Mali totalisent actuellement 9 points de vente et comptent 60 employés. Elles ont distribué pour 8 Mds de FCFA de crédit(1 DH ≈ 65 FCFA), pour une collecte qui s’élève à 7,8 Mds de FCFA. «L’agrément pour la Guinée devrait être obtenu cette semaine», souligne le management, qui note que «pour le Sénégal et le Gabon, c’est en cours». Par ailleurs, les procédures ont été entamées pour une demande d’agrément au Burkina Faso.