Grâce à une baisse importante du coût du risque de l’ordre de 27%, et à la bonne performance de ses filiales africaines, le groupe bancaire parvient à tirer son épingle du jeu dans un contexte difficile. Ainsi, en dépit d’une contraction de 2,3 % de son PNB à 19 milliards de DH, la profitabilité reste au rendez-vous avec un RNPG qui croit de 3,4% à 4,5 milliards de DH.
“Performances satisfaisantes» pour le groupe Attijariwafa bank à l’issue de l’exercice 2015, en dépit d’un environnement toujours marqué par la faible demande de crédits au Maroc. Le produit net bancaire (PNB) du groupe dirigé par Mohamed El Kettani a pourtant reculé de 2,3% à 19 milliards de dirhams, impacté par les revenus non récurrents réalisés en 2014 par la banque des marchés de capitaux. «Nous avions attiré l’attention l’an dernier sur les plus-values très importantes réalisées par notre portefeuille de trading grâce à la très forte baisse de la courbe des taux», précise Ismaïl Douiri, Directeur général délégué de la banque, au cours de la conférence de présentation des résultats annuels du groupe. En 2015, les revenus des activités de marché ont ainsi logiquement reculé de 24%.
Les autres composantes du PNB, à savoir la marge d’intérêt et la marge sur commission, se sont, pour leur part, plutôt bien comportées dans un environnement peu porteur: la première s’est appréciée de 3,4%, malgré la baisse de 0,8% des crédits distribués à 253 Mds de DH (l'épargne totale collectée progresse de 6,2% à 378,9 Mds de DH). «Cela n’arrive pas souvent d’avoir des crédits qui se contractent au Maroc», avoue I. Douiri. Cette situation s’explique à ses yeux par la faible demande en crédit d’investissement, le désendettement de certains grands groupes, et le choix du groupe de limiter ses encours sur les dossiers qui lui paraissent risqués. En dépit de ce contexte, la progression de la marge d’intérêt s’explique par la maîtrise du coût de refinancement. «Quant à la marge sur commission, elle a réussi à croître de 4,3%, malgré l’interdiction dans la zone Afrique de l’Ouest de la facturation sur certains services bancaires», souligne I. Douiri.
Baisse drastique du coût du risque
Le résultat brut d’exploitation consolidé ressort en baisse de 6,9% à 10,2 milliards de dirhams. Mais grâce à des charges générales d’exploitation en progression maîtrisée (+3,5%), malgré les différents programmes d’investissement et de recrutement, et grâce à une baisse drastique du coût du risque de 26,9%, le résultat d’exploitation s’établit à 8 milliards de DH, en légère amélioration de 0,8%. Cette baisse du coût du risque s’explique, selon le management de la banque, par la politique anticipative en matière de gestion des risques. Au final, le résultat net part du groupe s’accroît de 3,4% à 4,5 milliards de DH, avec un effet périmètre lié à l’augmentation du pourcentage d’intérêt dans le capital de la SIB (Société ivoirienne de banque) de 51% à 75%, et dans le capital de CBAO de 51,9% à 83%. Le management tient à préciser que cet effet périmètre a impacté le RNPG de 101 millions de DH. Au niveau des ratios de rentabilité financière, le RoE s’établit à 14,8%, tandis que le RoA s’établit à 1,3%. Un dividende de 11 DH par action sera soumis pour approbation à l’Assemblée générale ordinaire des actionnaires.
La banque de détail à l’international constitue la bonne surprise de l’exercice 2015 pour le groupe Attijariwafa bank, et s’est particulièrement bien comportée. A fin 2015, la banque de détail à l’international, représentée essentiellement par les filiales africaines du groupe, compte désormais pour 27,5% du PNB consolidé. Sa contribution au RNPG a progressé significativement de 30% à la même date. C’est finalement la banque au Maroc qui aura eu un impact négatif sur les performances du groupe. La contribution au PNB consolidé de la banque au Maroc baisse de 6,8% pour s’établir à près de 54%, et la contribution au RNPG se contracte de 6,9%.
Le management de la banque précise enfin qu’en 2015, 203 nouvelles agences bancaires ont été ouvertes, pour atteindre un total de 3.534 agences reparties dans 24 pays (dont 2.811 au Maroc), ce qui en fait le réseau le plus dense d’Afrique.
Amine El Kadiri