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Marché des capitaux: 2022, l’année du renouveau

Marché des capitaux: 2022, l’année du renouveau

Trois chantiers phares devront dynamiser la gestion d’actifs en 2022.

Les opérateurs ont bon espoir que la loi sur les OPCVM aboutisse au premier semestre.

 

Par Y. Seddik

C’est une période charnière pour le marché des capitaux qui va connaître en 2022 un véritable renouveau. L'opérationnalisation de plusieurs projets structurants propulsera notre marché national vers une dimension supérieure et libèrera son vrai potentiel.

Annoncé en grande pompe, le projet d’amendement du dahir portant loi n° 1-93-213 relatif aux OPCVM introduit plusieurs nouveautés pour le marché de la gestion d'actifs. Il prévoit, entre autres, la constitution d’OPCVM à compartiments et l’introduction de fonds à règles de constitution et de fonctionnement allégées.

D'autres avancées majeures sont attendues de cette loi, comme le coup d'envoi des OPCVM Sharia Compliant et la possibilité aux fonds d'être cotés, ce qui aidera à initier les très attendus ETF's. Le projet, préparé en collaboration entre l’AMMC, la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) et l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement marocains, est en cours de finalisation sous la coordination de la DTFE, apprend-on de l’Autorité.

Plusieurs sources du marché nous confirment par ailleurs que l’entrée en vigueur de la loi sur les OPCVM se fera à la fin du premier semestre 2022. Cette loi fait en effet consensus auprès des opérateurs qui l'attendaient avec impatience pour passer à un autre niveau de performance et relever d'autres défis, après celui de la taille.

Marché à terme

Depuis la publication au BO du décret n° 2-18-827 fixant la composition et les modalités de fonctionnement de l’Instance de coordination du marché à terme (ICMAT), composée de Bank Al-Maghrib et de l’AMMC, plusieurs réunions de travail de l’Instance ont été tenues. Les premiers échanges ont porté sur la désignation de la présidence et du secrétariat de l’ICMAT. Ainsi, Bank Al-Maghrib a été désignée pour assurer la première présidence de l’ICMAT et son secrétariat pour une durée de deux ans, au terme de laquelle l’AMMC assurera à son tour la présidence et le secrétariat pour une durée équivalente.

Reste à faire : la définition d’une feuille de route pour l’élaboration des textes d’application, l’élaboration d’un projet de règlement intérieur de l’ICMAT et les règlements généraux du marché à terme et de la chambre de compensation. Par ailleurs, selon le Directeur général de la Bourse de Casablanca, les premiers produits dérivés seront lancés dès cette année. «Nous sommes en train de sortir le marché des produits dérivés listés. L’année prochaine (2022: ndlr), on aura la Chambre centrale de compensation et la société gestionnaire du marché à terme», indique-t-il. Les premiers produits seront très probablement indexés sur l’indice MSI20 et également sur la courbe des taux. A noter que ce type d’instruments permettra une gestion d’actifs plus dynamique.

Interconnexion des Bourses africaines

C'est un autre chantier de dimension régionale dont le déploiement est également attendu cette année. Sept Bourses participent à ce projet : la Bourse de Casablanca, la Bourse d’Egypte, la Bourse de Johannesburg, la Bourse de Nairobi, la Bourse du Nigeria, la Bourse de Maurice et la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de la zone de l’UEMOA. Le Botswana et le Kenya souhaitent également faire partie de ce projet pilote et il ne serait pas impossible, selon Edoh Kossi Amenounve, président de l'African Securities Exchanges Association (ASEA), qu'elles rejoignent les autres participants en cours de route. Ce projet est en préparation depuis quelques années. Il permettra, dans une première étape, à un courtier en Bourse de passer des transactions pour ses clients locaux, sur un autre marché africain, en faisant appel à un courtier partenaire appelé sponsor.

Ainsi, une société de Bourse marocaine pourrait acheter des actions pour son client marocain sur la BRVM en passant par un courtier qui opère en Afrique de l'Ouest et qui lui assure un «accès sponsorisé» à ce marché. Soulignons que la première phase du projet AELP, qui ambitionne de connecter au moins 7 Bourses africaines, devrait aboutir en avril ou mai 2022.

Au final, il y a bon espoir que ces avancées aboutissent cette année. Elles apporteront sans doute une marge de manœuvre supplémentaire aux opérateurs, qui ont longtemps souffert de l’étroitesse du marché et du manque d’alternatives d’investissement. 

 

 

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