Afaq Khan, Directeur général de DirectFN. Photo ©Sohaib Zefri/FNH.ma
A l’occasion du 5ème meeting de l’information financière, organisé par Maroclear, la Bourse de Casablanca et Finances News Hebdo, Afaq Khan, Directeur général de DirectFN, diffuseur de données de marché, évoque la stratégie du groupe pour le Maroc.
Il explique aussi en quoi les fintech sont considérés comme de véritables leviers de croissance pour les marchés de capitaux, notamment dans les marchés émergents et frontiers. Entretien.
Propos recueillis par Badr Chaou
Finances News Hebdo : En quoi consiste concrètement l’activité de DirectFN ?
Afaq Khan : Filiale à 100% de National Technology Group (NTG), l’une des plus grandes entreprises de solutions technlologiques du Moyen-Orient fondée en 1983, DirectFN est aujourd’hui, sans aucun doute, l’un des leaders en termes de technologie financière.
DirectFN a démarré son activité en 2000, cela fait plus de 18 ans que nous sommes présents et avec succès dans les marchés, notamment dans les marchés émergents et frontières. Nous avons évolué plus exactement à partir du marché de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis.
Actuellement, nous disposons de clients partout dans le monde, du Maroc en passant par l’Indonésie. Et au regard de l’accroissement des fintech dans le tissu des marchés, DirectFN assoit sa position en matière de solutions et de brokerage et d’Asset management notamment dans nos marchés de référence.
F.N.H. : Quelle est votre stratégie au Maroc ?
A. Kh. : Le Maroc correspond bien aux marchés que nous visons, les émergents et les frontaliers. La preuve est que nous disposons aujourd’hui de plusieurs clients dans le Royaume.
Nous avons également notre activité Market data, et nous allons aussi développer encore plus les services et offres liés à la fintech, le e-trading, l’OMS ainsi que l’Asset & Wealth Management System.
Ainsi, nous pouvons donc dire que, globalement, notre stratégie est de fournir de la valeur ajoutée de bout en bout au secteur, spécialement du point de vue de l’expérience client. Et ce, en fournissant des processus clés pour l’ensemble des utilisateurs. Je pense qu’il y a encore beaucoup à faire dans ce secteur au Maroc.
F.N.H. : Les services proposés par la fintech peuvent-ils être perçus comme des outils de levier de croissance pour des structures comme la vôtre ?
A. Kh. : Je considère que la fintech est notre objet de naissance. Elle est issue de l’innovation technologique qui est en train de changer la donne dans les marchés financiers de manière générale. Nous restons, pour notre part, focalisés sur le marché des capitaux, et les outils que nous développons vont spécialement pour ce segment. Il est donc clair que pour nous, les fintech sont considérés comme un outil de levier de croissance, en combinaison avec les fincon notamment, qui est le contenu financier.
C’est un «mix» unique que nous offrons aujourd’hui dans tous les marchés émergents et frontaliers, car ce mélange entre fintech et fincon correspond très bien à la nature de ces deux types de marchés. Ainsi, ce sont deux leviers de croissance et de valeur ajoutée pour nous, car ils correspondent à notre objectif qui est de nous développer dans les deux types de marchés cités, et qui traduisent exactement notre univers et notre expertise, au lieu d’émerger à partir de marchés déjà développés.
F.N.H. : Quelle est concrètement la valeur ajoutée des nouvelles technologies dans le marché pour les utilisateurs ?
A. Kh. : A titre d’exemple, les solutions pour investisseurs de DirectFN offrent une solution complète qui permet à la communauté financière de bénéficier d’une plateforme unique pour afficher les cours en temps réel et les informations qui y sont associées, et ce pour plusieurs classes d'actifs. La solution couvre un large éventail de marchés, des États-Unis à l'Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, avec la possibilité de se concentrer sur les différentes dynamiques des marchés locaux.
Les solutions DirectFN proposent une meilleure expérience utilisateur en proposant plusieurs langues. Ce qui offre aux clients une grande facilité dans le traitement des données et la connectivité avec le marché, et cela n’aurait pas été possible sans l’innovation technologique. Ainsi, les nouvelles technologies ont beaucoup à apporter au développement du marché. Cela nous a permis d’aller de l’avant en déployant nos solutions omni et multi-canaux partout dans les marchés émergents et frontières, que ce soit au niveau du middle, back ou front-office, Sell side & Buy side.
F.N.H. : Quel est le défi à relever dans ce marché ?
A. Kh. : Le premier défi à relever, ce sont les risques. Ces derniers sont devenus généralisés dans plusieurs segments, et je pense qu’ils relèvent justement de la réglementation financière. Les nouvelles technologies connaissent un développement continu et considérable. Il est du ressort des organes de réglementation d’apporter des solutions aux soucis de conformité et aux problèmes ou risques qui accompagnent le développement technologique.
Aujourd’hui, le secteur de la finance est très bien réglementé, au regard de l’accroissement des différents risques. Autant il existe de structures spécialisées dans le développement technologique des outils et moyens financiers, autant il existe des entités dont la mission est d’éviter les risques en lien avec ce développement, que ce soit dans le volet de la cyber sécurité ou au niveau de la Data.