Par A. Hlimi
La titrisation synthétique est le dernier né de la titrisation au Maroc, comme l'explique Houda Chafil, DG de Maghreb Titrisation et Présidente de l'Association des Gestionnaires de Fonds de Titrisation (AGFT). A la différence de la titrisation classique, elle ne se fait pas grâce à une sortie d'actifs du portefeuille de l'initiateur. Il y a une externalisation du risque seulement, dont le nom synthétique.
C'est un dérivé. Ainsi, à la différence de la titrisation classique, la titrisation synthétique permet à l’établissement initiateur de garder dans son bilan les engagements dont le risque de financement a été transféré. La titrisation synthétique n’apporte donc pas de cash à l’établissement initiateur. Elle l’aide plutôt à améliorer ses ratios prudentiels et garantir le risque de son portefeuille client.
Houda Chafil précise qu'à ce jour, les seules institutions qui peuvent recourir à la titrisation synthétique sont les établissements de crédit, la CDG, la Société nationale de garantie et de financement de l’entreprise (ex-CCG), les institutions financières internationales autorisées à exercer des opérations de financement au Maroc, les associations de microcrédit et les établissements et entreprises publics (EEP).
Un rôle pour libérer les fonds propres des banques
La titrisation synthétique présente plusieurs avantages pour les banques, explique Houda Chafil. En effet, pour les établissements de crédit qui n’ont pas besoin de ressources, utiliser la titrisation synthétique va leur permettre de libérer des fonds propres, accroître automatiquement leurs capacités d’octroi de crédits, libérer des capacités et donc augmenter la capacité à financer l'économie et les PME. «La titrisation, de manière générale, est un formidable moyen pour libérer des capacités de financement», explique-t-elle.
Titrisation et fonds de dette
Les fonds de dette auront également un rôle important dans la canalisation de l'épargne. D'ailleurs, un texte réglementaire en cours permettra aux fonds de dette, ces prochains fonds qui auront la capacité de distribuer des crédits aux entreprises, de prendre la forme de fonds de titrisation. Ceci offrira un relais important pour cet instrument, selon Houda Chafil.