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La place casablancaise broie du noir

La place casablancaise broie du noir

Le MASI teste un nouveau plus bas.

La dégradation des agrégats économiques aggrave la situation.

La Bourse de Casablanca est en pleine dépression et confirme le trend baissier entamé depuis un an et demi. L'étroitesse du marché et l’illiquidité de la majorité des titres cotés ne font qu'agraver la situation.

 

La baisse de l'indice boursier s'est accentuée davantage à cause de l'amplification de la panique profondément ressentie par les investisseurs qui appréhendent cette situation qui semble devenir structurelle. Quant aux petits porteurs, ils sont aujourd'hui désorientés et ont perdu confiance dans la Bourse. Le volume quotidien ne cesse de baisser. Jusqu’à la date du premier octobre, le volume annuel cumulé a atteint 19,54 Mds de DH, soit une baisse de 23,84% par rapport à la même période de l’année précédente. Quant au Masi, il a perdu 4,71% en un mois, s’établissant à 9.475,58 points, ramenant ainsi sa performance YTD à -14,07%. La baisse la plus sensible a été ressentie mardi avec -0,50% et un pique de baisse en intraday de 9.387,07 points, se rapprochant ainsi du plus bas sur 5 ans de 9.376 points jamais atteint depuis le 08 juin 2009 .

 

La situation est d’autant plus critique que ce sont les valeurs les plus liquides et les grandes capitalisations de la place qui tirent le marché vers le bas.

Les scorings techniques se dégradent davantage avec des signaux plaidant pour une confirmation à la baisse la semaine prochaine.

Selon les analystes de la Banque Centrale Populaire, «dans un marché globalement mal orienté, seules les valeurs LES et CNIA affichent un scoring technique positif. A contratio, les valeurs dont la tendance demeure baissière sont SID, DWAY, CSR, ATL, ADI, CMA, ATW, ATH, IAM, et HOL» . En revanche, toutes les autres valeurs restent neutres. Ce qui alimente la crise de confiance et conforte le comportement du «wait and see» qui s’empare de tous les investisseurs, surtout les petits porteurs déboussolés qui préfèrent vendre à n’importe quel prix vu leur manque de technicité et  l’ignorance des rouages de la finance de marché.  Par ailleurs, certains analystes parlent d’une anticipation  des investisseurs institutionnels en ce qui concerne les mauvais résultats annuels  des sociétés cotées. En intégrant aussi les mauvais résultats semestriels déjà publiés, les institutionnels exercent une pression vendeuse accentuée par l’effet moutonnier des particuliers.

Sur un plan macroéconomique, la dégradation des agrégats inquiète. Ce qui aggrave la morosité de la place casablancaise et renforce l’incapacité des intervenants à inverser la tendance. Ces derniers attendent avec impatience les réformes promises.

Par S. Z.

 

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