Le timing de l’Offre publique de vente (OPV) de Marsa Maroc ne doit rien au hasard.
A quatre mois des nouvelles législatives, le gouvernement Benkirane donne un nouveau souffle au pro-gramme de privatisation en offrant au marché boursier une entreprise publique aux perspectives flamboyantes. L’Exécutif met ainsi fin à une longue période d’hésitation car Marsa Maroc figurait, cela fait plusieurs années, sur la liste des entités privatisables. En ordonnant l’ouverture du capital de ce bijou aéroportuaire par voie de souscrip-tion publique, le gouvernement envoie un signal fort à la direction des acteurs et des observateurs du marché boursier marocain. Au-delà des deux milliards de dirhams qu’elle devrait drainer au Trésor public, l’IPO de Marsa Maroc vient à point nommé pour sauver le bilan «boursier» du gouvernement actuel, qu’on peut qualifier de maigre comparé à celui des gouvernements précédents (7 contre 13 du temps de Abbas El Fassi et 19 lors du mandat de Driss Jettou). Rappelons que dans sa déclaration en début de mandat, le Chef de gouvernement s’était engagé à «mettre en oeuvre une politique volontariste visant l’encou-ragement des entrées en Bourse, particulièrement pour les moyennes et petites entreprises, afin que la Bourse de Casablanca puisse refléter le mieux possible la situation de l’économie nationale». Avec un butin médiocre limité à cinq IPO seulement, il est clair que le gouvernement a manqué d’efficacité sur ce terrain précisément, malgré la reconduction des incitations fiscales offertes aux entre-prises cotables. En revanche, histoire de rendre à César ce qui appartient à César, l’Histoire retiendra qu’au cours du mandat de Benkirane, le processus de démutualisation de la société gestionnaire a pris fin suite à la signature du cahier des charges liant les actionnaires à l’Etat.
Wadie El Mouden