Jouahri : «Nombreux sont les pays africains dans l’incapacité d’intégrer les nouveaux arrivants au marché du travail qui se trouvent ainsi confrontés à l’exclusion sociale et à la pauvreté».

Le Maroc a été coopté au sein du groupe intergouvernemental des vingt-quatre pour les questions monétaires internationales et le développement.

Le Groupe des vingt-quatre (G24) a été créé en 1971 par le groupe des 77, groupe de pays en développement, pour coordonner les positions de ceux-ci devant la puissance du G8. Ce groupe coordonne la position des pays en développement sur les questions monétaires et de développement dans les délibérations et décisions des institutions de Bretton Woods (BWI).

Dans une intervention à Washington devant la directrice du FMI, le président de la Banque mondiale, et les ministres et gouverneurs, Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, s’est félicité de la cooptation du Maroc dans ce groupe, rappelant que le Royaume participe depuis 30 ans en tant que pays observateur au travaux du G 24.

Jouahri a plaidé devant les institutions de Bretton Woods pour une coopération accrue entre les membres pour faire face aux défis et aux incertitudes qui caractérisent la conjoncture mondiale.

«L’incertitude qui caractérise la conjoncture internationale et les nombreux risques et défis auxquels nous avons à faire face rendent plus que jamais nécessaire la conjugaison de nos efforts en vue de renforcer la coopération internationale et régionale. Le Maroc a fait du co-développement au sein du continent africain un axe fondamental de sa politique extérieure et cette adhésion au G-24 témoigne de cette volonté de renforcer la coopération Sud-Sud», a déclaré le Wali

Le gouverneur de la Banque centrale a aussi tenu à rendre un vibrant hommage au rôle joué par le FMI et la Banque mondiale qui apportent «un appui considérable à nos efforts pour assurer une croissance plus forte et plus inclusive pour le bien-être de nos populations, et nous espérons voir cet appui continuer de se renforcer».

 Jouahri alerte le FMI sur les menaces sur l’emploi

Dans un autre discours, prononcé le 23 avril devant Christine Lagarde, DG du FMI, dans le cadre de la Réunion du Groupe consultatif africain avec le FMI, Abdellatif Jouahri a alerté sur les menaces qui pèsent sur l’emploi sur le continent africain.

«Plusieurs de nos pays peinent à élaborer des politiques appropriées permettant l’exploitation effective de ce dividende (dividende démographique ndlr). Nombreux sont dans l’incapacité d’intégrer les nouveaux arrivants au marché du travail qui se trouvent ainsi confrontés à l’exclusion sociale et à la pauvreté».

Ces menaces sont d’autant plus prégnantes qu’elles risquent de s’accentuer dans le futur en raison de la digitalisation et de l’évolution technologique qui feront disparaitre des millions d’emplois, a souligné le Wali.

«Les travailleurs les moins qualifiés qui constituent la majorité de la force de travail en Afrique aujourd’hui sont les plus menacés», a-t-il prévenu.

Pour Jouahri, une croissance soutenue et inclusive à elle seule ne permettra de générer de l’emploi et des revenus. L’investissement dans des systèmes d’éducation et de formation de qualité et la mise en œuvre de politiques du marché de travail efficaces sont d’un apport déterminant dans l’atténuation du chômage et le renforcement de la croissance selon le gouverneur.