On l’attendait beaucoup sur le report du passage d’un régime de change fixe à un régime de change flexible décidé par le gouvernement marocain. Et il s’est enfin expliqué. Lors du point de presse tenu ce mardi à l’issue du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, a tenu à clarifier quelques points.
Selon lui, il n’y a pas eu d’empiètement dans les prérogatives de BAM. «La décision politique de migrer vers un régime de change flexible revient au gouvernement. Tout l’aspect technique, la préparation notamment, revenait à la Banque centrale qui s’est acquittée de sa mission», précise-t-il d’emblée, non sans ajouter qu’«on peut percevoir positivement cette décision si le gouvernement l’a prise pour mieux apprécier les conséquences de la réforme et la soutenir, surtout qu’elle s’étale sur le long terme».
En juillet dernier, le Chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani, avait justifié ce report par le fait qu’il fallait encore «étudier certains impacts». Le gouvernement a-t-il alors demandé par la suite à la Banque centrale de faire des études complémentaires ? "Jusqu’à présent non", rétorque Jouahri. Mais ajoute-t-il, Bank Al-Maghrib est disposé à mener les études complémentaires et les simulations nécessaires pour mieux accompagner la réforme du régime de change.
De même, le Wali de BAM n’a pas manqué de souligner que cette réforme demeure indispensable et renforcera la capacité de l'économie marocaine à absorber les chocs externes et contribuera à préserver sa compétitivité.
Tous les pré-requis nécessaires à la mise en place de cette réforme, à savoir, entre autres, une soutenabilité budgétaire à moyen terme, un bon niveau de réserves de changes, une inflation maîtrisée, ainsi qu’un système bancaire solide ont été atteints, a-t-il rappelé.
Dans le cadre de la campagne de communication menée à cet effet, le Gouverneur a fait notamment état de la réalisation de 20 réunions avec les banques, 14 avec les opérateurs, ainsi que l'initiation de rencontres avec les MRE à Madrid, Bruxelles et à Paris.