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Crédit bancaire : un démarrage tonique en 2025, porté par l'investissement

Crédit bancaire : un démarrage tonique en 2025, porté par l'investissement

L’évolution du crédit bancaire est soutenue par la baisse des taux, l'investissement et la confiance retrouvée. Après des années de restrictions, les banques relancent le financement des promoteurs immobiliers, soutenant la reprise du secteur.

 

Par Y. Seddik

Véritable baromètre de l’activité économique, la production de crédits bancaires entame l’année avec vigueur, après une croissance timorée en 2024. En effet, l'encours du crédit bancaire s'est établi à 1.134,7 milliards de dirhams à fin janvier 2025, en hausse de 4,1% sur un an, signe d'un retour progressif de la confiance et d'un environnement de financement plus favorable.

L'impulsion donnée au crédit trouve en partie son origine dans la réduction du taux directeur de Bank Al-Maghrib en décembre 2024. Avec une baisse de 25 points de base à 2,5%, cette décision a contribué à alléger le coût de l'emprunt et à stimuler la demande de financement. Par ailleurs, avec une inflation stabilisée autour de 2%, un nouvel assouplissement monétaire en 2025 reste envisageable, ce qui renforcerait encore la relance du crédit.

Dans ce contexte, les entreprises sont les premières à bénéficier de cette dynamique. Les crédits aux sociétés non financières ont ainsi progressé de 1,2%, contre seulement 0,6% un mois plus tôt. De plus, l'investissement semble être à nouveau une priorité, avec une forte augmentation des crédits à l'équipement (+8,4%) et des prêts à la promotion immobilière (+7,5%). Quant aux entreprises publiques, elles ne sont pas en reste, enregistrant une hausse de 8,6% de leurs financements. Toutefois, les facilités de trésorerie marquent un repli de 3,3%, signe d'une gestion plus prudente des besoins à court terme.

Par ailleurs, selon l'enquête de Bank Al-Maghrib sur les conditions d'octroi de crédit, les critères ont été assouplis pour les prêts à l'équipement et la trésorerie, mais durcis pour la promotion immobilière. Côté demande, les banques signalent une progression sur tous les segments, aussi bien pour les grandes entreprises que pour les PME. Les ménages profitent également de cette embellie. En effet, le crédit à l'habitat affiche une progression de 1,9%, tandis que les crédits à la consommation augmentent de 1,8%.

De plus, le financement participatif, notamment la Mourabaha immobilière, poursuit sa montée en puissance avec un encours de 25,1 milliards de dirhams, contre 21,8 milliards un an plus tôt. En parallèle, la baisse des taux d'intérêt appliqués aux nouveaux crédits a également joué un rôle déterminant. Au quatrième trimestre 2024, le taux moyen s'est établi à 5,80%, en repli de 7 points de base. Ainsi, les crédits à la consommation sont descendus à 6,99%, tandis que les prêts à l'habitat sont restés stables à 4,75%.

Des perspectives favorables portées par l'investissement

L'activité des prêts d'investissement est en forte hausse, avec une progression significative de 18%, tirée par un regain d'intérêt des entreprises privées. Cette tendance devrait se renforcer sous l'effet des grands chantiers d'infrastructures et des investissements industriels prévus pour les prochaines années. D'ailleurs, Fitch Ratings anticipe des investissements de 100 milliards de dollars au Maroc d'ici 2030, dont 34 milliards dès 2025.

Cette dynamique profitera notamment aux secteurs du BTP, des énergies renouvelables et de l'industrie manufacturière. Dans ce contexte, les grandes banques marocaines, disposant d’assises financières solides et d’un savoir-faire éprouvé, devraient jouer un rôle central dans le financement de cette transformation. On note également que les banques ont réduit leur rationnement sur les promoteurs immobiliers, qui voient leur encours progresser de 7,7% sur une année glissante. Cette hausse est dopée, entre autres, par une reprise des mises en chantier liée aux programmes de relogement des bidonvilles ainsi qu'à une augmentation de la demande.

L’année 2025 pourrait voir une relance plus franche du crédit, soutenue par la baisse des taux et la mise en œuvre des grands projets d’investissement. En outre, un effet de rattrapage est également attendu. De nombreux ménages et entreprises ayant différé leurs décisions de financement en 2024 pourraient ainsi revenir sur le marché dans un contexte plus favorable. 

 

 

 

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