Checkinfo recense dans la base de données du Service de centralisation des chèques irréguliers plus de 13 millions de comptes bancaires irréguliers et plus de 2,5 millions de chèques en opposition.
Par M. Diao
L’ un des grands risques qui pèsent sur les entreprises marocaines est relatif aux impayés. Ce qui légitime amplement la traque des chèques irréguliers ouverte depuis la mise en place par Bank Al-Maghrib (BAM) du Service de centralisation des chèques irréguliers (SCCI), dont la vocation est de protéger les entreprises contre le risque d’impayé sur chèque au Maroc. Rappelons que BAM a confié la gestion du SCCI à CreditInfo Checks. Pour avoir un ordre de grandeur, plus de 13 millions de comptes bancaires irréguliers et plus de 2,5 millions de chèques en opposition sont recensés dans la base de données du SCCI par Checkinfo.
Force est d’admettre que la richesse de cette base de données est de nature à protéger les usagers contre le risque d’impayé sur chèque. Ces derniers ont toute la latitude de procéder à la vérification de tous les chèques reçus dans le cadre des transactions commerciales à travers le site web de Checkinfo, son application mobile ou à travers le Web service. Sidimohamed Abouchikhi, président du Conseil d’administration de Creditinfo Checks, est formel. Depuis le lancement du service de vérification des chèques irréguliers, il existe un engouement fort de plusieurs entreprises et professionnels opérant dans différents secteurs d’activité (télécoms, santé, offices publics, assurances…), répartis sur différentes régions du Royaume.
«A fin 2021, ces usagers ont souscrit à un volume qui dépasse les 200.000 vérifications. Ce nombre est appelé à augmenter significativement en 2022 suite à l’intégration des opérateurs de la grande distribution et de certains organismes publics fortement utilisateurs du chèque», révèle le patron de Creditinfo Checks. Cette tendance de fond est à relier au fait que les attentes des agents économiques sont très fortes par rapport à la sécurisation du chèque. Ce dernier est le deuxième moyen de paiement le plus utilisé au Maroc, comme en témoigne le nombre des chèques interbancaires enregistrés en 2020, avoisinant ainsi les 22 millions de chèques. Le montant moyen par chèque a tourné autour de 36.500 DH. Et ce, en dépit du contexte pandémique, lequel a poussé les entreprises à privilégier la dématérialisation des paiements.
Une efficacité avérée
Interpellé au sujet de l’efficacité du service de vérification des chèques irréguliers afin de limiter au mieux le risque d’impayé, Sidimohamed Abouchikhi apporte une réponse édifiante. «L’efficacité du service est conditionnée d’abord par son adoption large par toutes les entreprises et les professionnels éligibles ainsi que par son utilisation pour toutes les transactions payées par chèque», analyse-t-il.
Et de révéler : «Nos premières analyses nous ont permis de constater que les usagers du service de vérification ont pu identifier en moyenne 10% des chèques irréguliers en amont de leur acceptation, ce qui leur a permis de réduire de 94% le risque d’impayé sur le volume des chèques qu’ils ont l’habitude de recevoir». Il est clair que ces chiffres confortent l’efficacité du service proposé aux opérateurs économiques. Ce qui laisse penser à juste titre que la traque des chèques irréguliers, et donc de l’impayé, est en marche. Pour rappel, la mise en place par Bank Al-Maghrib du Service de centralisation des chèques irréguliers répond également à un besoin crucial : celui de (re)crédibiliser le chèque comme moyen de paiement en protégeant les entreprises contre le risque d’impayé.
Deux principales perspectives de développement