La Caisse centrale de garantie a réalisé un bond spectaculaire de ses engagements lors du premier semestre. La Caisse a également lancé un fonds dédié à la restructuration des entreprises. Retour sur ces réalisations avec son Directeur général, Hicham Zanati Serghini.

Finances News Hebdo : Forte progression des indicateurs financiers de la Caisse lors du premier semestre. A quoi est due cette performance ?

Hicham Zanati Serghini :  L’activité de la CCG en faveur des entreprises a enregistré une hausse de 33% en volume et de 65% en nombre lors du 1er semestre de 2015 par rapport à celui de 2014. Cette hausse traduit l’implication des banques dans le financement des TPME.

La hausse importante en nombre d’opérations est due notamment à la dynamique continue que connait le produit «Damane Express», dédié aux TPE depuis son lancement en 2012.

En effet, durant les six premiers mois de cette année, ce sont 1.657 entreprises qui ont pu accéder au financement bancaire grâce à la garantie «Damane Express» soit une hausse de près de 78%. Cette dyna­mique devrait se maintenir davantage notamment avec la mise en place par les banques de structures dédiées aux TPE, et à l’entrée en vigueur de la loi sur l’autoentrepreneur.

F.N.H. : La hausse de l'acti­vité de la CCG ne traduit pas le manque de confiance des banques dans le tissu des TPME marocaines, ce qui vous oblige justement à jouer votre rôle encore plus que d'habi­tude ?

H. Z. S. : Non. Nous estimons que la hausse de l’activité de la CCG est corollaire à l’augmentation de l’acti­vité du secteur bancaire en faveur des TPME, notamment celles présentant un profil de risque jugé élevé, ne dis­posant pas de garanties suffisantes et qui, auparavant, trouvaient des dif­ficultés pour accéder au financement.

F.N.H. : L'activité de cofinance­ment a été multipliée par 3 lors de ce semestre. Cela résulte-t-il des sollicitations du secteur bancaire qui préfère ce mode de financement en s'associant à la CCG dans certains projets ?

H. Z. S. : L’activité de cofinancement a connu au 1er semestre 2015 un essor remarquable, puisqu’elle a été multipliée par 3 par rapport au 1er semestre 2014.

Cela s’explique essentiellement par le renforcement de cette activité avec le lancement d’un nouveau Fonds dédié à la restructuration financière des entreprises. Ce nouveau Fonds, dénommé «Fonds de soutien finan­cier des TPME» a été mis en place durant le 2ème semestre 2014 par Bank Al Maghrib, le GPBM et la CCG. Il est destiné à soutenir les TPME viables qui connaissent des difficultés conjoncturelles.

F.N.H. : Concernant les impayés, Pourrait-on avoir une idée sur leur évolution sur la période. De manière générale, comment évoluent vos indica­teurs de risque ?

H. Z. S. : Durant la période consi­dérée, nous n’avons pas observé de dégradation du risque par rapport aux autres années. Mieux, par l’effet conjugué de la diversification de notre offre et de la dynamique de notre pro­duction, qui nous a permis de réduire la concentration du risque sur la seule finalité création, le risque est en nette amélioration.

F.N.H. : Enfin, rappelez nous vos objectifs à court et moyen termes. Est-ce que vos réalisa­tions actuelles sont en adéqua­tion avec ces objectifs ?

H. Z. S. : En ce qui concerne les objectifs à court terme, la CCG a prévu de garantir, lors de l’exercice 2015, des crédits en faveur des TPME pour un montant de 8 milliards de DH. Nous sommes en phase avec les prévisions puisque les réalisations ont déjà atteint près de 4 milliards de dirhams au 1er semestre de l’exer­cice.

Pour ce qui est du moyen terme, le plan de développement de la CCG pour la période 2013-2016, pré­voit d’accompagner le financement de près de 10.000 TPME avec la mobilisation d’une enveloppe globale d’environ 18 milliards de DH, soit un doublement par rapport à la période 2009-2012. A fin juin 2015, nous avons déjà mobilisé 15,8 milliards de DH en faveur de plus de 7.400 TPE soit respectivement 88% et 74% des objectifs globaux du plan. Aussi, et compte tenu de la dynamique obser­vée, nous estimons que les objec­tifs seront largement atteints, voire dépassés.

Propos recueillis par A. Hlimi