- La durée moyenne d’investissement est de 6,1 ans.
- Un TRI brut proche de 15%.
L_’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) a organisé cette semaine sa traditionnelle conférence de presse pour présenter le rapport d’activité des acteurs marocains du capital investissement. Cette étude est réalisée pour la 10ème année consécutive par le Cabinet Grant Thornton, sous la houlette de la Commission études & statistiques de l’AMIC, présidée par Hassan Laaziri, président de l’Association.
Le rapport statistique annuel couvre 24 sociétés de gestion, dont 3 dédiées à l’infrastructure, gérant 43 fonds (20 actifs et 23 désinvestis ou en phase de désinvestissement) et représente ainsi la quasi-totalité des sociétés de gestion ayant un bureau au Maroc.
En nombre, les fonds créés sous forme «étrangère» et «OPCC» sont en nette augmentation et représentent respectivement 57% et 29%, soit 86% des fonds de 3ème génération, alors que les formes SA et SAS disparaissent complètement avec les fonds de 3ème génération (2012-2017).
A fin 2017, 56% des fonds sont localisés à l’étranger, principalement en Europe, à l’Ile Maurice et aux USA. C’est notamment le cas des fonds transrégionaux pour des raisons liées au contrôle des changes, à l’existence d’écosystèmes plus souples et aux exigences éventuelles de bailleurs de fonds. En valeur, 72% des fonds de 3ème génération sont totalement indépendants, ce qui confirme la maturité du marché.
L’année 2017 a enregistré des levées de 1,31 Md de dirhams, ce qui constitue une nette progression par rapport à 2016 (305 MDH). Cela s’explique, d’une part, par l’activité cyclique du capital, et d’autre part, par l’avènement d’une nouvelle génération de fonds.
Le cumul des montants levés à fin 2017 s’élève à près de 18 Mds de DH, dont 12,44 Mds pour le capital investissement et 5,5 Mds pour les fonds d’infrastructure. Depuis 2012, les fonds transrégionaux s’accaparent 75% des fonds levés pour le Maroc. À ce jour, près de 2,5 Mds de DH sont disponibles pour les PME.
Depuis 2000, les capitaux levés auprès d’investisseurs étrangers (notamment auprès d’organismes de développement internationaux -SFI, BERD, BEI, BAD et autres-) sont passés de 20 à 63%, alors que les levées de fonds au Maroc se contractent.
Investissements et sorties
L’année 2017 clôture la troisième génération de fonds. Au cours de cette année, 343 MDH ont été investis dans des PME. A ce jour, 189 entreprises ont bénéficié d’un montant global d’investissement en capital de 6,6 Mds de DH. Il est à noter que certains investissements ont été décalés sur l’année 2018 afin de bénéficier de la réduction sur les droits d’enregistrement instaurée par la Loi de Finances 2018.
Les fonds restent généralistes. En effet, le secteur industriel représente 43% des investissements réalisés depuis 2012 et s’arroge la première place, tandis que celui des services et transport arrive en seconde position avec 26% des investissements. Les fonds de 3ème génération ont dédié 78% des montants investis en valeur à des entreprises en phase de développement, 13% à des opérations de transmission et 8% pour l’amorçage et le risque. La part des transactions majoritaires a connu un net déclin en valeur entre les 2èmes et 3èmes génération de fonds, passant de 39 à 18%. A partir de 2012, 83% sont minoritaires en valeur.
L’année 2017 est une année record pour les désinvestissements, dont le montant s’élève à 968 MDH, soit une progression de 372% par rapport à 2016. Depuis 2012, la plupart des sorties en valeur sont des cessions industrielles (43%). Quant au marché secondaire (cession à d’autres fonds), il confirme sa progression, passant de 3 à 36% entre 2011 et 2017. Le cumul des montants désinvestis atteint 3,4 Mds de DH, soit près de 51% du montant global investi par l’industrie du capital investissement. La durée moyenne d’investissement est de 6,1 ans.
Un TRI brut moyen de 14,8%
Le TRI brut moyen, calculé sur les sorties effectives sur la base de 74 cessions, est de 14,8% à fin 2017, en augmentation par rapport à 2016 (13%). Le multiple global du secteur est de 2 (1,2 pour l’amorçage/risque, 2,4 pour le développement et 1,6 pour la transmission.) ■