L'AMMC vient de livrer des statistiques sur la ventilation des échanges pendant le premier trimestre de 2016. Il en ressort que les volumes drainés par le marché boursier ont baissé de 40% par rapport à la même période en 2015. Ils s'établissent à 6,75 Mds de dirhams. Cette baisse a concerné principalement le marché des blocs dont le volume traité a reculé de près de 86%. Les détails.
Le volume traité sur la Bourse des valeurs porte principalement sur les actions échangées sur le marché central : ce dernier a drainé durant le 1er trimestre 2016 près de 93% du volume contre 7% pour le marché des blocs, alors que le marché actions a traité près de 82% du volume contre 18% pour le marché obligataire. Une baisse des volumes qui s'est pourtant accompagnée d'une hausse des cours pendant cette période.
Qui fait quoi sur le marché ?
Le volume des actions échangées sur le marché central durant le premier trimestre 2016, soit 5,289 milliards de dirhams, a accusé une baisse de 25% par rapport à la même période de l’année précédente. Pour les actions échangées sur le marché central, les personnes morales marocaines s’accaparent près de 40% du volume, suivies des OPCVM, des personnes morales étrangères et des personnes physiques marocaines avec des parts respectives de 28%, 16,3% et 11,6%. A l’inverse des personnes morales marocaines et étrangères, les volumes sur actions au niveau des ventes sont supérieurs à ceux des achats pour les OPCVM, les personnes physiques marocaines et pour le réseau bancaire.
Enfin, l'AMMC explique que les échanges sur le marché obligataire, durant le 1er trimestre 2016, sont dominés par les OPCVM avec 52,4% du volume et les personnes morales marocaines avec 47,6%. Sur ce marché, les OPCVM ont une position nette acheteuse, alors que les personnes morales marocaines ont une position nette vendeuse.
Les étrangers ont-ils déserté la Bourse ?
Selon l'AMMC, les étrangers détiennent à fin 2015 13,8% du flottant en Bourse, contre 13,7% en 2014 et 14,2% en 2013. Un chiffre certes en baisse sur deux ans, mais qui, rapporté à une plus grande période, demeure stable et proche des plus hauts historiques sur 7 ans. Ces données de l'AMMC, tout en relativisant la sortie qualifiée généralement de massive des investisseurs étrangers, met en exergue un autre point: les étrangers détiennent 13,8% du flottant, alors que ce dernier ne représente que 23,37% de la capitalisation boursière. Résultat: «L’impact d’une éventuelle crise financière internationale sur la Bourse de Casablanca à travers un retrait des capitaux étrangers non stratégiques semble limité», relève l'AMMC, bien qu’il puisse avoir un effet amplificateur dû aux comportements moutonniers possibles chez les investisseurs locaux. Rappelons que ces chiffres ne concernent pas les participations stratégiques, mais plutôt le flottant. Les étrangers reviennent petit à petit donc et, de plus, ne représentent pas de risques importants sur la volatilité du marché.
C'est ce qui ressort du dernier rapport sur la stabilité financière. Ce même rapport stipule que sur le marché des actions, «la concentration sur un nombre limité d’émetteurs et secteurs d’activités économiques constitue une source de fragilité dans un contexte marqué par les difficultés de certains grands émetteurs. Cette situation nécessite, d’une part, une vigilance quant à la santé financière des grandes entreprises qui ont un lien important avec le système financier et, d’autre part, un approfondissement du marché. Elle requiert également une accélération des réformes prévues visant le développement de ces marchés». Des promesses qui se concrétisent petit à petit, étant donné que l'OPV de Marsa Maroc s'est enfin réalisée alors que le texte de loi, régissant la réforme de la Bourse et introduisant un compartiment dédié aux PME, est actuellement au Parlement.