Qualifiant 2022 de désillusion, où les espoirs de reprise ont été douchés par l’inflation et le conflit en Ukraine, BMCE Capital Global Research propose son portefeuille type pour traverser les péripéties de 2023.
Par A. Hlimi
Dans une note de recherche exhaustive, balayant les perspectives annuelles sur le plan macro et fondamental, les analystes de BMCE Capital Global Research décrivent la situation atypique actuelle où l’arbitrage action/obligation n’est pas évident.
«Compte tenu du contexte macroéconomique actuel, les investisseurs font face à une situation atypique rendant délicat l’arbitrage entre l’action et l’obligation», expliquent-ils. En effet, le marché obligataire, caractérisé généralement par sa constance, fait face à de fortes turbulences depuis le resserrement brutal, quoique prévisible, de la politique monétaire du Royaume et navigue actuellement à vue, étant donné l’incertitude entourant l’évolution future du taux directeur.
«Cette instabilité s’illustre par l’allure hors norme de la courbe des taux primaires, complètement décorrélée avec la réalité de marché, et l’aplatissement de la courbe des taux secondaire reflétant l’attrait des investisseurs pour les maturités très court terme, assimilables à des quasi-liquidités, et ce dans l’attente davantage de visibilité», analyse BMCE Capital Global Research.
Dans ces conditions, et paradoxalement, le Moroccan Bond Index -MBI- affiche, pour la première fois depuis plus d’une décennie, lui aussi, une contre-performance de -2,9%. De son côté, le marché action s’est embourbé dans une spirale baissière interminable sans signe réel de redressement. Pour ne rien arranger, l’environnement de taux haussier a réduit son spread (D/Y vs. BDT 10 ans) comme peau de chagrin et assiste actuellement à la fermeture d’une fenêtre d’opportunité lui étant favorable depuis près de 8 ans : «les investisseurs se voient, dans ces conditions, contraints d’adopter une stratégie de wait and see pêchant elle aussi par son excès de prudence».
Quelle stratégie d’investissement ?
Pour BKGR, et en dépit du contexte en apparence défavorable à l’action, le niveau de valorisation très intéressant que propose la Bourse de Casablanca en 2023 devrait inciter les investisseurs à opter pour une stratégie de stock picking afin de profiter des opportunités que ne manque pas d’offrir un marché Bearish, en se référant au principe que «c’est dans les marchés baissiers que se construisent les performances futures». BKGR a ainsi sélectionné des valeurs de rendement, d’autres de croissance, de résilience, puis des valeurs dites robustes. «Cette formulation «fondamentalo-quantitative» mise en œuvre par nos soins nous a conduit à sélectionner 13 sociétés qui répondent parfaitement à la thématique abordée afin de constituer notre portefeuille», indique-t-on.